I. Troytiño : « Il y a beaucoup d’artistes à Barcelone, mais ils sont peu reconnus »

ines troytino perez

Rencontre avec la très barcelonaise Inés Troytiño Pérez, figure décalée des événements culturels

Tu es très impliquée dans le domaine de la culture à Barcelone, peux-tu nous détailler tes activités?

Bof j’ai pas fait grand-chose, j’ai plutôt aidé. Je ne fais que des choses qui viennent du cœur. Pour commencer je dirais que je fais les choses pour observer ce que produisent les gens. De l’écrit à l’événement. J’ai commencé à 19 ans avec Fashion Meet Arts au Café Royal, ma première expo. Ensuite j’ai écrit pour divers médias, j’ai continué à suivre le monde de la culture mais j’étais complètement à plat avec toute l’énergie que j’avais mis dans cette expo. mais j’avais mis tant d’effort pour cette exposition. Et puis j’’ai décidé de faire une nouvelle expo, Nude Name. Je rêve maintenant d’une Barcelone meilleure et c’est pour cela que j’aide les artistes, je leur donne un coup de main quand je peux.

On dit que l’habit fait le moine, que les vêtements reflètent quelque chose de nous. Nude Name était une exposition de photos de nus, peut-on transmettre plus de choses sans vêtements ?

Ma première expo Fashion Meets Art était basée sur la critique du banal, des marques de mode qui ont de plus en plus de personnalité et nous font devenir leur produit. La mode est dans le nu parce qu’elle est en reálité dans l’attitude de la personne qui porte les vêtements. Les poses ont changé depuis les début de la haute couture, d’un point de vue photographique Mais la mode n’est-elle pas nue en dehors d’elle-même? Est-ce que nous devons nous confomer à ses standards, vides et matérialistes?

Nous t’interviewons pour un magazine français, la culture française fait-elle partie de tes influences?

Mes parents sont uruguayens, enfants d’intellectuels de l’époque, ma grand-mère est la fille illégitime du Comte de Barcelone, qui a couché avec mon arrière-grand-mère (que vous pouvez voir dans la sculpture de Llimona au Parc de la Ciutadella). Ma mère a été marquée par une éducation très francisée et mon père une éducation plutôt anglaise. Elle vivait à Paris et lui à Cambridge. Ils se sont rencontrés à Barcelone, ils se sont rapidement mariés. Quelques mois plus tard, ma sœur est venue au monde, puis moi quelques années après. Parmi mes oncles il y a des humoristes très connus, Les Morancos, andalous. Alors avec tout ça, je ne suis pas du tout influencée par la culture espagnoel, et encore moins de Barcelone ! Je suis devenue une anti-conformiste culturelle, ce qui m’a poussé à faire beaucoup de choses différentes. De cette façon, je ne suis peut-être pas en mesure de changer la ville, cette conviction que nous avons d’être géniaux alors que nous ne le sommes pas, mais au moins je me bats pour quelque chose qui s’éloigne de l’individualisme habituel, utilisant la puissance du collectif pour impulser le changement.

Tu es née à Barcelone, comment vois-tu l’avenir culturel de la ville?

Je n’ai pas de réponse, ni de mots, et si j’en avais, ça me donnerait envie de pleurer. Ici il y a beaucoup d’artistes avec énormément de potentiel qui ne sont pas reconnus. Des milliers d’œuvres et de projets ne sont pas rémunérés. Nous avons été davantage préoccupés par le fait d’être “tellement géniaux” que de prendre soin de notre propre culture, qui n’est pas nécessairement la tradition mais plutôt l’adaptation de notre art aux temps modernes. On ne peut pas parler de la culture comme d’un sponsoring, de marketing ou de du narcissime d’un artiste. Comment je le vois? Que vois-je? Ce que vous ne voyez pas? La lumière au bout du tunnel.

Quels sont les artistes que tu aimes ?

C’est compliqué, il y en a tellement qui m’ont beaucoup marquée mais si je dois choisir… J’aimerais bien demander à Dash Snow ce qui lui est passé par la tête, discuter avec Tillmans, prendre un café avec la passion de Barber et demander à McGinley pourquoi il n’arrête pas les feux d’artifice. Aller à l’atelier de Mike Brodie et prendre un train avec lui, traîner dans les banlieues de New York avec Scot Socern, faire la fête avec Pete Voelker, parler de romantisme immature avec Nnambie Kuby, être amie de Bob Richardson, révéler Cunnhingam, et Être la biographe de Eggleston. J’aimerais en savoir plus sur Christian Maury, être rebelle avec Romulo Sants, monter la brise prenant garces Santiago et enfin, même si il y en a beaucoup plus, vivre beaucoup de choses avec Raul Bonatiu.

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