Le roi d’Espagne Felipe VI vient de proposer le secrétaire général du parti socialiste espagnol Pedro Sanchez comme candidat à la présidence du gouvernement. Cela ne signifie pas que les socialistes vont réussir à prendre le pouvoir en Espagne. Explications.
« Gracias señor, gracias Majestad, agradezco y acepto » (merci Monsieur, merci Majesté, je vous remercie et accepte), c’est par ces mots de remerciements que Pedro Sanchez a accepté aujourd’hui la proposition du Roi Philippe VI pour tenter de former un gouvernement.
Depuis les dernières élections du 20 décembre, la politique espagnole est bloquée. Logiquement, c’est le candidat arrivé en tête qui aurait dû tenter de former un gouvernement. En l’occurrence, la charge revenait à Mariano Rajoy qui a décliné l’offre du roi la semaine dernière, ne bénéficiant pas de majorité absolue au Parlement. Ceci étant, les socialistes ne possèdent pas non plus de majorité parlementaire.
La droite de Mariano Rajoy (PP) a 123 députés tandis que Pedro Sanchez (PSOE) n’en compte que 90. Pour former son gouvernement, Pedro Sanchez devra trouver à la fois l’appui de la gauche anti-austérité de Podemos et des centristes de Ciudadanos. Evidemment, ni Pablo Iglesias de Podemos ni Albert Rivera de Ciudadanos ne souhaitent faire partie de la même majorité. C’est donc une mission très ardue qui attend le responsable socialiste. Les bruits de couloirs disent que Mariano Rajoy souhaitait que Pedro Sanchez passe en premier devant le Parlement, pour se casser les dents faute d’appuis, et devoir former une majorité avec Mariano Rajoy au dernier moment afin d’éviter de nouvelles élections.