Vers de nouvelles élections en Espagne ?

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Pour la deuxième fois cette semaine, le parlement espagnol a rejeté la candidature du socialiste Pedro Sanchez pour prendre la tête du gouvernement espagnol. Pour l’instant, le conservateur Mariano Rajoy reste président par intérim. De nouvelles élections pourraient avoir lieu en juin 2016.

La droite, la gauche radicale, les indépendantistes se sont unis pour empêcher le socialiste Pedro Sanchez d’être élu chef du gouvernement espagnol. Seuls les centristes de Ciudadanos ont apporté leurs voix au socialiste. Chaque parti politique a eu sa bonne raison pour voter contre. La droite du Partido Popular estime qu’elle devrait garder le pouvoir puisqu’elle est arrivée en tête des dernières élections, la gauche radicale ne veut pas s’associer aux centristes de Ciudadanos qui ont négocié une alliance avec les socialistes, et les indépendantistes catalans sont déçus que Pedro Sanchez ne projette pas d’autoriser un référendum en Catalogne.

Que va-t-il se passer maintenant ?

Le parlement a maintenant deux mois pour trouver un candidat qui réunira une majorité de votes suffisante pour être élu chef du gouvernement. Dans le cas où aucun consensus ne se dégagerait, le parlement sera dissous et de nouvelles élections seront convoquées automatiquement, a priori au mois de juin prochain.

Il n’y a que deux coalitions qui pourraient voir le jour dans les deux mois à venir. Un grand pacte de gauche, entre les socialistes et Podemos. L’alliance devrait être soutenue par les partis indépendantistes catalans et nationalistes basques. Mais cette coalition s’avère compliquée, à cause notamment de l’énorme tension entre les socialistes de centre-gauche et les leaders de la gauche radicale de Podemos. Mercredi lors des premiers débats, Pablo Iglesias a attaqué violemment l’ancien premier ministre socialiste Felipe Gonzalez, figure quasi religieuse du parti. Le PSOE est un parti globalement de centre-gauche, avec de nombreux barons locaux, beaucoup de notables plutôt politiquement corrects qui ont du mal à dialoguer avec les turbulents indignés de Podemos. La réciproque est vraie.


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De plus, le nombre de députés socialistes et Podemos n’est pas assez important pour dégager une majorité. Cette coalition devrait recevoir les votes indépendantistes catalans pour être viable. Ici aussi c’est mission impossible. L’establishment espagnol ne supporterait jamais un accord de gouvernement avec les séparatistes. Du côté catalan, on ne votera en faveur de Pedro Sanchez qu’avec l’assurance de l’organisation d’un référendum légal portant sur l’indépendance de la région. Très peu de chances donc.

La seconde coalition possible serait un grand arc centriste qui partirait des socialistes pour arriver à la droite en passant par Ciudadanos. Un projet séduisant pour la vieille garde socialiste, les grandes entreprises et l’Union européenne qui sont tous favorables au cordon sanitaire autour de Podemos et des indépendantistes catalans. La pierre d’achoppement de cette coalition s’appelle Mariano Rajoy. De nombreuses voix anonymes se font entendre au sein du parti de droite pour que Mariano Rajoy se retire et que le pacte puisse naître. Car aujourd’hui ni les socialistes, ni les centristes ne veulent apparaître sur la photo aux côtés du conservateur, tant son nom est relié à un nombre sensationnel d’affaires de corruption. La stratégie de Mariano Rajoy est au contraire de s’accrocher à son siège pour que de nouvelles élections aient lieu en juin, que son parti en sorte renforcé et ainsi se positionner à la tête de la grande coalition centriste.

De nouvelles négociations entre les différents partis devraient reprendre dès lundi.

 

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