Les Barcelonais craignent que le tourisme détruise Gràcia

quartier de gracia barcelone

Les associations du quartier de Gràcia tirent la sonnette d’alarme. Les habitants ont peur que le tourisme de masse lui fasse perdre son âme. 

370. C’est le nombre de réunions que les associations de quartier à Gràcia ont tenues avec la mairie de Barcelone. Et toujours la même crainte que le quartier soit dénaturé par le tourisme de masse. Entre autres inquiétudes, celle que la Park Güell devienne la nouvelle Sagrada Famila avec ses files de bus transportant des touristes et des groupes déambulant derrière des guides. La conversion des logements en appartements touristiques est également sur toutes les lèvres.


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Albert Arias, directeur du plan stratégique du tourisme 2016-2020, est conscient  que « comme Barcelone ne redeviendra jamais une ville sans touristes, les Barcelonais doivent apprendre à cohabiter avec eux ». Le fameux vivre-ensemble. Les habitants de Gràcia pensent que les vacanciers doivent contribuer au financement de Barcelone et proposent d’augmenter de manière significative le prix de la taxe touristique.

A Barcelone, les clients d’un hôtel 4 étoiles paient 1,10 € par nuit en impôts touristiques. A New-York, il leur en coûte 4 dollars forfaitaires plus 3 dollars par nuit. A Amsterdam, autre ville touristique, les hôteliers doivent ajouter 5% de taxes sur le montant total de la facture. Autre piste : publier les adresses des appartements touristiques qui sont légalement déclarés afin de faire la chasse aux logements de vacances clandestins. Le cauchemar des habitants de Gràcia : devenir comme le Gotic où plus d’un habitant sur deux est un touriste.

Gràcia, un quartier naturellement bruyant

Les centaines de réunions de voisins ont permis à certains de faire entendre une voix dissonante : pas la peine d’attendre les touristes pour perdre le confort du quartier puisque ce sont les habitants de Gràcia qui seraient eux-mêmes trop bruyants et particulièrement inciviques. Et de citer, pêle-mêle, « les okupas (squatteurs d’appartements vides), les anarchistes attablés aux terrasses jusque tard dans la nuit, des fumeurs de cannabis omniprésents dans les rues inondées d’urine ». Certains voisins déplorent par ailleurs la présence massive de chiens errants dans les rues et des comportements inciviques.

La Mairie de Barcelone, qui s’apprête à ouvrir un processus participatif après toutes ces rencontres avec les voisins, va avoir du travail pour satisfaire tout le monde.

 

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