Affrontements à Gràcia – A. Colau face à la pire crise de son mandat

emeutes barcelone

Une seconde nuit d’affrontements a eu lieu dans le quartier de Gràcia, plaçant la maire de Barcelone Ada Colau dans une très délicate situation, un an après son élection et quelques jours avant l’entrée des socialistes au gouvernement municipal. 

Un an après son élection à la mairie de Barcelone, Ada Colau doit faire face à une situation très délicate, sûrement la pire depuis le début son mandat. Lundi 23 mai, la police catalane est intervenue dans le quartier de Gràcia pour procéder à l’expulsion d’un squat d’une ancienne succursale bancaire. Un lieu occupé depuis 2011 et dont l’ancien maire Xavier Trias avait accepté de payer le loyer en 2015. À son arrivée à la mairie de Barcelone, Ada Colau a souhaité annuler le contrat de location, entraînant des démarches d’expulsion de la part du propriétaire et l’intervention des forces de l’ordre. Cette décision a provoqué la colère chez des centaines de Barcelonais.


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Cette expulsion peut paraître assez paradoxale pour Ada Colau. La maire de Barcelone est une ancienne activiste de la PAH, plate-forme des affectés par l’hypothèque. Elle avait fondé ce mouvement afin de stopper les expulsions et de reloger les personnes qui ne pouvaient plus payer leur hypothèque. Un combat qu’elle a mené durant plusieurs années. Aujourd’hui, l’expulsion du squat est incomprise par de nombreux Barcelonais.

Pas de médiation trouvée

Après une première manifestation lundi 23 mai au soir pour protester contre cette expulsion, des affrontements ont eu lieu entre les Mossos d’Esquadra et des émeutiers. Résultat : des containers brûlés, une quinzaine de blessés et une personne mise en détention. Suite à cette première nuit d’affrontements, Ada Colau s’était exprimée en disant que « les émeutes n’étaient pas la solution ». Pourtant, le quartier a vécu une seconde nuit d’affrontements le mardi 24 mai. 500 manifestants se sont réunis vers 20h sur la place del Diamant, avant de se diriger vers le local en question. Les forces de l’ordre ont dispersé la foule, qui souhaitait apparemment occuper une fois de plus le local et se défendait en lançant des containers et objets sur le police.

L’ancien maire Xavier Trias avait décidé de payer le loyer en 2015 afin d’éviter les conflits avec les squatteurs. Selon le journal El País, l’homme politique s’est défendu sur ce point et a attaqué Ada Colau en disant qu’elle n’a « rien fait » pour gérer cette crise. Avant d’en arriver là, la municipalité aurait tenté une médiation avec les squatteurs et aurait proposé un local alternatif. Ces propositions avaient été refusées.

Alliance avec les socialistes

ada colau barceloneMalgré ces agitations, Ada Colau n’en a pas oublié de célébrer le premier anniversaire de son mandat. Une campagne a été lancée par Barcelona en Comú sur les réseaux sociaux avec le hashtag #1anyencomu. Ada Colau a tweeté mardi 24 mai : « Aujourd’hui ça fait un an. On continue de grandir, d’apprendre, d’affronter la complexité et nous disons : nous n’oublions pas qui nous sommes et pourquoi nous sommes ici. Félicitations ! ».

La maire de Barcelone, qui ne compte que 11 conseillers municipaux sur 41, a gouverné un an, tant bien que mal, en minorité. Il y a quelques semaines, elle arrivait à un pacte de gouvernement avec le chef du groupe socialiste Jaume Collboni, qui lui apportera donc 4 conseillers de plus. Le gouvernement municipal s’en trouvera renforcé, sans toutefois encore jouir d’une majorité absolue.

Un accord validé la semaine dernière par les militants des deux formations politiques et qui sera effectif avant la fin du mois. Le nouveau gouvernement municipal, qui devait retrouver un nouveau souffle avec cette alliance, surgit donc dans une période socialement agitée mais également politiquement dense puisque les partis sont en campagne pour les législatives espagnoles. Ada Colau, dont le parti présente sa propre liste lors de ce scrutin national, sera donc plus observée que jamais.

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