L’interdiction des corridas en Catalogne annulée par Madrid

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Le parlement catalan avait voté en 2010 l’interdiction des corridas dans la région, devenue effective au 1er janvier 2012. Saisi par le Parti Populaire, le Tribunal constitutionnel espagnol a finalement annulé la loi. 

Mis à jour le 20/10/2016 à 12h15

C’était une victoire historique pour les opposants à la tauromachie, et une preuve de plus pour les indépendantistes que la Catalogne ne partageait pas le même héritage culturel que le reste de l’Espagne. En juillet 2010, après sept mois de débats suite à un initiative législative populaire (ILP) qui avait recueilli 180 000 signatures, les députés catalans avaient approuvé l’interdiction des corridas, par 68 voix pour et 55 contre.

A part les associations taurines et les aficionados, la décision n’a pas ému grand-monde à Barcelone. Selon un sondage de La Vanguardia, en 2013, 81 % des Catalans étaient opposés au retour de la corrida dans leur région.

Les taureaux, boucs émissaires du conflit Barcelone-Madrid

Selon une information de la Vanguardia, le Tribunal constitutionnel a voté le 4 octobre dernier l’annulation de la loi catalane, considérant qu’une telle décision dépassait les compétences de la communauté autonome. La porte-parole du gouvernement catalan Neus Munté a déjà affirmé début octobre qu’une telle annulation ne serait pas suivie d’effets en Catalogne. « Nous ne voulons pas d’un pays où l’on tue et l’on fait souffrir des animaux » a-t-elle asséné, prônant la désobéissance.

Le Tribunal constitutionnel avait démenti l’information et repoussé la décision. Aujourd’hui jeudi 20 octobre, il a finalement déclaré l’annulation de la loi catalane.

Evidemment, le débat dépasse largement la question de la maltraitance des animaux. Avec cette décision, les députés catalans affichaient leur rejet de la culture espagnole et la défense de leur exception culturelle. Pour le PP, qui avait saisi le Tribunal constitutionnel et en défendait la cause corps et âme, la décision est avant tout une victoire politique. Une énième sentence censée remettre la Catalogne à sa place, mais qui pourrait de nouveau mettre le feu aux poudres.

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