A Barcelone, médecins, banquiers, artistes : tous tatoués

L’été est arrivé. Shorts, jupes et débardeurs ont remplacé pulls et mitaines. Avec les peaux apparentes se dévoilent les nombreux tatouages des Barcelonais et touristes. Nous sommes allés à la rencontre de tatoueurs de Barcelone pour expliquer un phénomène en expansion, particulièrement dans la capitale catalane.

« Nous sommes ouverts depuis quatre ans et nous avons de plus en plus de clients. » Miss Sita, tatoueuse à One O Nine, près du Palau de la Música, est spécialisée dans les dessins botaniques et les mandalas. Ces derniers seraient ceux qu’on lui demande le plus ces derniers temps, tout âge confondu. « L’année dernière, il y a eu un boom des demandes de dessins de cerf. Je ne sais pas d’où viennent ces modes… D’une façon générale, les animaux sont très demandés, comme les papillons de nuit ou les loups. »

Les personnes à se faire tatouer seraient autant des touristes que des locaux selon Miss Sita. « L’été, les touristes viennent souvent à la fin de leur séjour, pour emmener un souvenir… Les Barcelonais, en revanche, viennent hors saison. Ils savent qu’ils ont le temps pour le faire. » Par contre, des envies de tatouage sur un coup de tête, il y en aurait toute l’année, que ce soient des gens de passage ou des résidents de la capitale catalane. Parfois même, de gens imbibés d’alcool. « Lorsque nous voyons que quelqu’un n’est pas en possession de ses moyens, nous n’avons pas le droit de le tatouer. » Miss Sita précise que les tatoueurs leur conseillent alors de revenir le lendemain. « Aucun n’est jamais revenu ! », lance-t-elle amusée.

La spécialité de la tatoueuse est les fleurs et les mandalas.
Miss Sita – One O Nine

A Siha tattoo, rue Ferlandina, Jota est justement très attentif à ce que les clients aient bien réfléchi à leur tatouage et que ce ne soit pas qu’une lubie. Concernant les touristes qui veulent ramener un souvenir, « nous essayons d’éviter ce genre de tatouages, témoigne-t-il. Mais nous recommandons souvent d’attendre un peu, surtout s’il y a un doute. Car, au final, ce n’est pas un souvenir, tu le gardes toute ta vie. » Idem pour les couples qui voudraient se faire graver le nom de leur moitié dans la peau.

Plus de tatoués à Barcelone qu’à Madrid

Italiennes d’origine, Miss Sita, de One O Nine, et Vanessa Colaianni, de Pro-Arts, notent une acceptation sociale plus grande en Espagne que dans leur pays. « Surtout à Barcelone, le tatouage est devenu quelque chose de normalisé et de commun, explique Miss Sita. En Italie, il serait impossible de voir un médecin avec un tatouage alors qu’ici ce n’est pas un problème. » Pour Jota, ça ne fait pas de doute, le tatouage est une spécificité de Barcelone. « Bien que Madrid soit la capitale et une plus grande ville, elle n’a pas autant de studios de tatouages avec une telle qualité ni autant de gens tatoués. » Pour lui, cela s’explique par l’ouverture d’esprit de la capitale catalane qu’il qualifie de « ville la plus cosmopolite et multiculturelle d’Espagne ». Pour ce qui est du domaine professionnel, le tatoueur explique que cela a changé depuis quelques années. « Avant, cela pouvait avoir des répercussions, maintenant au contraire, des magasins du centre-ville cherchent des vendeurs avec des tatouages ! » Il assure également avoir des clients de toute catégorie socio-professionnelle : directeurs de banque, dessinateurs, gens qui travaillent en bureau ou médecins.

 

 

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Vanessa Colaianni de Pro-Arts

Mais Jota sait mettre le holà face à l’engouement pour le tatouage. « Lorsque des gamins d’une vingtaine d’années viennent pour se faire tatouer la main, le visage ou le cou, nous refusons. La répercussion d’un tatouage n’est pas la même en fonction de son emplacement, même si aujourd’hui les gens ne les cachent plus. » Le tatouage de 7 à 77 ans ? On en est pas loin puisque, récemment, Vanessa Colaianni a tatoué un petit cœur sur une Barcelonaise de 70 ans.

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