Puigdemont voyage au Danemark et défie la justice espagnole

L’ancien président de la Catalogne quitte pour la première fois la Belgique depuis la déclaration d’indépendance. La justice espagnole est sur les dents.

FR201, c’est le numéro du vol de Ryanair, en provenance de Bruxelles et à destination de Copenhague, qu’a pris ce matin Carles Puigdemont. L’ex chef de la Catalogne est invité par l’université de Copenhague pour prononcer un discours au sein de la conférence ¿Catalunya y Europa, en una encrucijada por la democracia? aujourd’hui à 15h et devrait rencontrer demain des parlementaires locaux. On se souvient de l’épisode de novembre dernier, où le Tribunal suprême espagnol avait émis un mandat d’arrêt international après l’installation de Carles Puigdemont à Bruxelles. Devant le fait que la justice belge risquait de refuser la demande d’extradition, le juge Llarena a joué la prudence et a retiré in extremis le mandat. Dans les faits, Puigdemont est un citoyen libre de ses mouvements, possédant un passeport et ne devant se livrer à aucune démarche judiciaire en Belgique. C’est ainsi que Puigdemont a pu prendre un vol, vers le Danemark, un des pays en Europe qui est le moins critique envers le processus indépendantiste.

Stress test

L’ancien président de la Catalogne fait passer un véritable “stress test” à la justice espagnole. Les avocats de Puigdemont ont déconseillé à leur client de quitter la Belgique face au risque de réactivation du mandat d’arrêt qui se traduirait par l’arrestation de l’ancien président sur le sol danois. Le parquet espagnol demande au juge Llarena de réactiver le mandat d’arrêt uniquement pour le Danemark. Pas sûr que le juge accepte, après avoir subi un revers à Bruxelles, le Tribunal suprême se veut prudent devant un nouveau fiasco judiciaire. Dur de savoir quels sont les plans réels de Carles Puigdemont. La volonté de tendre la situation au maximum semble bien présente. Le discours très consensuel du nouveau président du parlement, Roger Torrent, jeudi dernier a fortement déplu à Carles Puigdemont. L’ancien président veut maintenir une ambiance d’exceptionnalité dramatique permanente pour ne pas disparaître du jeu politique et tenter de se faire investir pour un nouveau mandat. Il est également possible que Puigdemont veuille tester les réactions du parquet et du Tribunal suprême pour envisager un éventuel retour en Espagne afin d’assister au débat de son investiture présidentielle au Parlement de Catalogne la semaine prochaine. A 11H30, le président du parlement catalan devrait annoncer officiellement qu’il propose Carles Puigdemont à l’investiture.

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