Puigdemont sera président de la République catalane depuis Bruxelles

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Les indépendantistes seraient sur le point de finaliser un accord pour former un nouveau gouvernement. Un conseil de la République catalane serait créé à Bruxelles, avec à sa tête Carles Puigdemont qui nommerait une sorte de Premier ministre à Barcelone pour gérer les affaires courantes.

« Catalogne, capitale Bruxelles », titrait ce matin le gourou indépendantiste Vicent Partal dans son journal Vilaweb. Il semble en effet que les deux familles de l’indépendantisme: le cercle de Carles Puigdemont et la gauche (ERC) aient trouvé une formule pour gouverner d’une manière singulière la Catalogne. Un conseil de la République catalane serait créé à Bruxelles. Il s’agirait d’une structure paragouvernementale qui disposerait d’une équipe travaillant pour Carles Puigdemont avec des locaux officiels depuis la capitale belge. La semaine prochaine, Puigdemont pourrait être investi président du conseil de la République catalane, par l’Assemblée des élus de la Catalogne. Cette structure regroupe l’ensemble des députés et des maires indépendantistes ainsi que les parlementaires européens souverainistes.

L’investiture serait solennelle et viserait à attirer l’attention internationale et ridiculiser le gouvernement de Mariano Rajoy en continuant le processus indépendantiste. C’est Carles Puigdemont qui prendrait les grandes décisions en matière d’orientation politique. Il choisirait le nom du prochain président de la Generalitat à Barcelone qui agirait comme une sorte de Premier ministre sous les ordres de Carles Puigdemont et sans aucune autonomie politique. Ce concept tord complètement l’esprit de la Constitution, puisque normalement le président de la Generalitat est le chef de la Catalogne, et détient les pleins pouvoirs. Ici ça serait un espèce d’homme de paille qui ne signerait que les décrets, qui seraient approuvés politiquement par Puigdemont depuis Bruxelles. L’esprit de la Constitution est malmené, mais dans les faits, rien n’est illégal et il sera très compliqué pour l’État espagnol de suspendre cette initiative.

Le financement

N’étant pas reconnu par la Constitution, le conseil de la République, qui serait une structure juridiquement privée et non publique, fonctionnerait sur des fonds propres. Concrètement, la plateforme électorale de Carles Puigdemont récupère une partie du salaire de ses 34 députés (comme le font toutes les formations). Cet apport serait une première source de financement. Des donateurs privés cherchant à favoriser le processus indépendantiste pourraient également participer.

Les inconvénients

Si ce conseil de la République permettrait de sauver Puigdemont et le processus indépendantiste, il contient néanmoins des points faibles. L’esprit de la Constitution est malmené, ce qui pourrait conduire le gouvernement de Mariano Rajoy à prolonger l’application de l’article 155. Les anti-indépendantistes se gaussent déjà de cette gouvernance depuis Bruxelles. Il faudra voir aussi si concept pourra durer dans le temps. Même si le président de la Generalitat à Barcelone sera sous la coupe psychologique de Carles Puigdemont, il restera le président institutionnellement. Au fil du temps, l’homme ou la femme de paille pourrait être tenté de s’émanciper de Puigdemont, et de tuer le père politique. On se rappelle qu’en 2015, Carles Puigdemont est devenu président, après l’empêchement d’Artur Mas. Ce dernier prévoyait que Puigdemont soit comme une ombre qui lui rendrait le pouvoir 18 mois plus tard. Au final, Artur Mas a complètement disparu.

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