Le nouveau gouvernement socialiste espagnol est formé

Le socialiste Pedro Sanchez a présenté ce soir son nouveau gouvernement, qui remplace celui du conservateur Mariano Rajoy. Plus de femmes, que d’hommes. Des poids lourds politiques qui rassurent l’Europe. Pedro Sanchez veut un gouvernement stable pour finir son mandat jusqu’en 2019.

Vice-présidente en charge de l’égalité : Carmen Calvo

Pedro Sanchez tente de donner de l’équilibre à son gouvernement. En choisissant de confier à la vice-présidente le ministère de l’égalité, le premier ministre envoie un signal très clair envers l’électorat progressiste. Carmen Calvo est le trait d’union avec l’ultime gouvernement socialiste qu’a connu l’Espagne, en occupant à la fin des années 2010 le portefeuille de la culture, sous la présidence Zapatero.

Ministre des affaires étrangères : Josep Borrell

Josep Borrell est probablement le socialiste le plus ardent pour défendre l’unité de l’Espagne. Ancien président du parlement européen (2004-2007), Borrel a un joli carnet d’adresses et reste très apprécié sur la scène internationale.  Déjà présent dans les gouvernements socialistes de 1991 à 1996, Borrel possède une compétence qui rassure dans un gouvernement dirigé par l’ultra-novice Pedro Sanchez. Le nouveau ministre rééquilibre également les relations avec les indépendantistes. Si Pedro Sanchez a pu mettre dehors Mariano Rajoy et prendre sa place, c’est grâce aux 17 voix des parlementaires indépendantistes. La droite, l’intelligentsia espagnole, mais aussi les barons locaux du socialisme sont sur le qui-vive pour s’assurer que Pedro Sanchez n’offre pas d’avantage aux indépendantistes, dans le cadre d’un accord secret qui aurait été passé afin de garantir l’investiture du nouveau premier ministre.

Ministre de l’intérieur : Fernando Grande-Marlaska

Pedro Sanchez a promis de modifier la loi de sécurité intérieure, mesure phare du premier gouvernement Rajoy. Un texte polémique, adopté après les manifestations des « indignés, » qui interdit de filmer les forces de l’ordre sous peine de lourdes amendes. La loi interdit également de manifester autour du parlement espagnol. Cependant il va être compliqué de trouver un consensus pour réécrire cette loi. Podemos et la gauche indépendantiste catalane sont pour une suppression pure et simple, tandis que les nationalistes basques, Ciutadans et la droite catalane sont pour des modifications plus légères.  Il faudra aussi que le ministère de l’intérieur accepte ou non le transfert, vers des prisons catalanes, des anciens ministres de Puigdemont, détenus à Madrid depuis novembre dernier.

Ministre de l’administration publique : Meritxell Batet

Cette Barcelonaise de 44 ans sera chargée de faire le pont entre la Catalogne et l’État central.  Pedro Sanchez semble désireux de calmer le jeu avec les indépendantistes. Tâche ardue quand le président catalan, Quim Torra, a déclaré qu’il voulait bien négocier avec Madrid, mais qu’il faut partir du postulat qu’une déclaration d’indépendance a eu lieu le 1er octobre.

Ministre de l’économie : Nadia Calviñ

Nadia Calviñ fut directrice générale de l’Union Européenne. Le message des socialistes en nommant Calviñ aux finances du pays est clair : « Bien que nous formions une majorité avec Podemos, nous ne sommes pas la gauche radicale, et nous allons tenir les objectifs européens ».

Ministre de la santé : Carmen Montón

Carmen Montón a été ministre régionale de la santé au sein du gouvernement de la communauté de Valence. Spécialiste des questions de santé,  la nouvelle ministre est connue pour être proche des ONG de ce secteur. Montòn veut oeuvrer dans le sens de la préservation du service public de santé gratuite.

Ministre du travail : Magdalena Valerio

Valerio a dirigé plusieurs ministères régionaux en Galice. Ministre du travail, elle aura la lourde tâche de proposer la modification de la loi travail de Mariano Rajoy. Facilitation des licenciements,  diminution des indemnités chômage et licenciements, la loi a été vivement critiquée par toute la gauche. Entre Podemos, Ciutadans et les attentes de la comission européenne, Magdalena Valerio devra trouver le juste équilibre pour trouver une majorité parlementaire afin d’adopter la nouvelle loi.

Ministre de l’equipement: José Luis Ábalos

Porte-flingue de Pedro Sanchez, Abalos a défendu à la première personne la motion de censure permettant de renverser Rajoy. Tout naturellement, ce proche parmis les proches, rentre au gouvernement avec le porte-feuille de l’equipement.

Ministre du budget : María Jesùs Montero

La présidente andalouse Susana Diaz, qui dirige la plus grande fédération socialiste du pays, voulait garder un oeil sur les finances du gouvernement de son éternel rival Pedro Sanchez. C’est fait avec Maria Jesus Montero, andalouse qui prend le contrôle du ministère du budget. La nouvelle ministre devra décider si elle lève ou non la vérification mensuelle des comptes du gouvernement catalan qui est en place depuis 2015 suite aux politiques indépendantistes.

Ministre des sciences : Pedro Duque

Cet ancien astronaute hérite d’un ministère singulier : les sciences que le président Sanchez considere comme un moteur du pays.

Ministre de l’éducation : Isabel Celaá

La droite conservatrice demande que l’usage exclusif de l’enseignement en langue catalane disparaisse afin de laisser le libre choix aux parents d’élèves. Un thême explosif que devra gérer la nouvelle ministre.

Ministre de la défense : Margarita Robles

Ce proche de Pedro Sanchez devra gérer les budgets militaires, la présence internationale de l’Espagne et la lutte anti-terroriste.

 

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