« A Barcelone, la liberté de commercer n’est pas fondamentale, le droit de se reposer si »

Jose Maria Lecha cup barcelona

Les Français de Barcelone peuvent voter aux élections municipales le 24 mai prochain. Equinox Radio donne donc la parole à tous les candidats. Cette semaine Maria Jose Lecha, candidate du parti d’extrême gauche catalan la CUP.

L’utopie de l’extrême gauche

Maria Jose Lecha explique que le slogan de la campagne de la CUP « Cap Girem Barcelona » (« retournons Barcelone ») évoque un certain idéalisme, une utopie.  Pour la candidate, « ce sont les habitants de Barcelone qui doivent gouverner la ville ». Elle estime par ailleurs que le World Mobile Congres sert uniquement les intérêts capitalistes et non ceux des Barcelonais. Il faut donc le reformer de A à Z.

Pour la candidate et syndicaliste, dans la rue on ne fait pas que manifester, on construit aussi des choses. Et entrer à la Mairie de Barcelone serait encore une autre manière d’agir. Elle reconnaît toutefois qu’un mandat de 4 ans ne fait pas changer les choses, que la démocratie est lente et que les changements se font petit à petit.

La gratuité des transports publics

Dans le domaine des transports publics , elle demande la gratuité pour les étudiants, les retraités aux faibles revenus et les chômeurs. Elle réclame également la baisse générale des tarifs, notamment de la T-10, le titre de transport le plus utilisé à Barcelone.

La candidate se montre également très critique envers la police locale, et notamment sa section dédiée à la sécurité. Elle évoque notamment les différents cas de bavures, dont celui, devenu emblématique d’Ester Quintana, qui a perdu un oeil à cause d’un coup de flashball tiré par des Mossos d’Esquadra (police catalane). Revenant sur le drame du collégien qui a tué un professeur dans le quartier de la Sagrera, elle pense que la solution n’est pas davantage de police ou de sécurité mais davantage de suivi des élèves et de dialogue.

Les appartements touristiques

Pour réguler les appartements touristiques, Maria Jose Lecha pense, comme le candidat de droite  Alberto Fernandez Diaz, qu’il faudrait tous les mettre dans un même immeuble. Elle évoque l’idée de nationaliser les appartements touristiques, estimant que « la liberté à faire du commerce n’est pas une liberté fondamentale contrairement à la liberté d’avoir un logement digne et un sommeil tranquille. » Elle ajoute que Barcelone doit diversifier ses activités économiques, que la « bulle touristique finira par exploser, comme la bulle immobilière. »

L’indépendance catalane

Concernant l’accord de la CUP et la droite catalane CiU pour le référendum indépendantiste du 9 novembre, elle explique qu’il ne s’agissait que d’un accord très ponctuel pour que le peuple catalan puisse s’exprimer sur son avenir, et que la CUP n’a jamais renoncé à ses valeurs de gauche. Et évoquant l’embrassade entre le président Artur Mas et le leader de la CUP David Fernandez le jour du référendum, elle rappelle avec humour qu’il n’est pas de tradition de sceller un accord politique par une embrassade, mais qu’il s’agissait d’un moment humain entre deux personnes humaines.

Barcelona en comù

La CUP a décidé de ne pas participer à la coalition de gauche « Barcelona en Comú » car elle accueille déjà le parti des verts néo-communistes ICV, qui a été au pouvoir à la Mairie de Barcelone et a refusé de faire son devoir d’inventaire. Elle ajoute que ce n’est pas un drame. Ce que l’on pourrait considérer comme un paradoxe politique : oui à une alliance extrême gauche – droite même ponctuel et non à un accord entre deux listes d’extrême gauche au programme quasi identique. La Cup est la grande perdante de ce refus de coalition : les  sondages  lui donnent moins de 3% des intentions de vote contrairement à Barcelona en Com`qui caracolle à 20% . La candidate de la Cup se dit persuadée que les sondages sont faits pour influer sur les votes. Elle conclut en admettant que peut-être la CUP manque de personnalités médiatiques comme David Fernandez, mais qu’elle n’en a pas besoin car elle est composée par « des gens ordinaires ».

Écouter l’interview intégrale de Maria Jose Lecha sur Equinox Radio Barcelone

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