La Catalogne indépendante en avril prochain ?

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Le président sortant Artur Mas a remué ciel et terre pour réussir à boucler sa liste indépendantiste allant de la gauche radicale au centre droit, liste finalement présentée ce lundi 20 juillet. Certains colistiers souhaitent déclencher l’indépendance de la Catalogne en avril prochain. Explications.

Ce lundi 20 juillet 2015, les deux leaders des grands partis indépendantistes de Catalogne, Artur Mas (CDC – Centre Droit) et Oriol Junqueras (ERC – Républicains de centre gauche) présentent officiellement l’accord scellant la liste unitaire allant du centre-droit à la gauche radicale avec un seul mot d’ordre : l’indépendance.

Le président sortant Artur Mas n’est qu’à la quatrième place de cette liste, mais a déjà obtenu l’assurance de rester Président de la Catalogne en cas de victoire de la liste. Une place surprenante pour un leader, mais qui peut lui éviter de venir débattre lors de la campagne, esquivant ainsi les critiques sur une gestion économique très contrastée de la Catalogne, et permettant également d’anticiper une possible condamnation avec peine d’inéligibilité puisqu’Artur Mas est poursuivi par le gouvernement central pour avoir organisé un référendum illégal le 9 novembre dernier.

La Catalogne indépendante dans 6 mois ?

C’est l’écologiste Raül Romeva (pourtant très critique envers Artur Mas durant des années) qui conduira la liste, accompagné des activistes Carme Forcadell, ex-présidente charismatique de la puissante organisation indépendantiste ANC, et Muriel Casals, leader de l’autre organisation indépendantiste, Omnium.  Bien évidemment le caractère plébiscitaire de ces élections est contesté dans toute l’Espagne. L’échéance du 27 septembre est légalement prévue pour désigner le parlement d’une région autonome et non pour servir de référendum séparatiste comme le souhaitent Artur Mas et ses alliés.

Les plus radicaux de la liste, à l’instar d’Oriol Junqueras (ERC), souhaitent que la Catalogne soit indépendante le plus rapidement possible, c’est-à-dire 6 mois après l’élection. Pour y arriver, ils proposent de voter au parlement catalan une loi de « transitoriedad » qui donnerait des instrument légaux à la Catalogne afin d’éviter les « pièges tendus par l’Etat Espagnol ». Une idée complètement illégale et inconstitutionnelle qui a, comme d’habitude, provoqué une levée de boucliers dans le reste de l’Espagne, de la droite gouvernementale à la gauche radicale de Podemos qui considère qu’il sera peut-être necessaire de porter l’affaire devant les tribunaux. Le journal de centre-gauche El País parle quant à lui de « coup d’état post-moderne ».

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