Vague de faux kidnappings en Catalogne

La Catalogne et le reste de l’Espagne font face à un nouveau phénomène depuis quelques mois : la séquestration virtuelle. Des malfaiteurs font croire à un kidnapping et demandent une rançon en échange. 

Depuis avril 2015, l’Espagne a subi deux vagues de fausses séquestrations et la police reçoit de plus en plus de plaintes de ce type. Par exemple, selon le journal El Paísla police catalane a reçu en un mois et demi pas moins de 22 plaintes pour séquestrations virtuelles. Le mode opératoire reste toujours le même : des escrocs appellent des personnes et leur font croire qu’ils ont kidnappé un de leur proche. Selon les autorités, ces faux kidnappeurs font partie d’un groupe vivant au Chili, qui appelle au hasard des numéros de téléphone en Espagne.

En Catalogne, la police a détecté pour la première fois ce type de cas le 3 février dernier, à Sant Feliu de Guíxols (Baix Empordà). Fin septembre, la police catalane a annoncé avoir détecté 14 faux kidnappings à Badalona en trois jours. Seules six victimes ont porté plainte. La police est actuellement en train d’enquêter afin d’identifier les responsables. Au total sur toute l’Espagne, une centaine de personnes ont été victimes de ce type d’arnaque en quelques mois et certains ont payé la rançon demandée.

Le même mode opératoire

Pour arriver à leurs fins, la technique des escrocs est de ne pas laisser parler les victimes, selon El País. Quand la personne décroche le téléphone, l’arnaqueur explique de façon assez agressive qu’il fait partie d’un gang d’Amérique latine. On peut entendre des cris et des larmes en fond afin que la victime s’inquiète et ne raccroche pas. Ensuite, l’escroc affirme qu’il a kidnappé son enfant et demande « cela vous paraît bien de payer 5.000 euros pour sauver la vie de votre fils/fille? ». La somme demandée peut aller jusqu’à 10.000 euros.

Si la victime ne veut pas verser d’argent, le malfaiteur menace d’extirpation d’organes, de couper un membre ou de transmission de maladies, comme le sida. Cependant, David Carrasco, chef de l’unité d’investigation de Badalona a expliqué que les sommes demandées baissent rapidement « dans le cas où la victime affirme n’avoir que 80 euros, le kidnappeur lui demande de lui verser pour laisser en liberté sa fille ». 

Ce phénomène de séquestration virtuelle vient à l’origine du Mexique. Mais là-bas les malfaiteurs vont plus loin en faisant croire à la personne au bout du fil qu’elle est elle-même séquestrée, en restant plusieurs heures au téléphone avec elle. Pour le journal Vanguardia, les autorités chiliennes commencent à collaborer, mais ce n’est pas encore assez suffisant pour arrêter ces fausses séquestrations. Face à ce type d’appel, la police catalane a expliqué qu’il fallait rester calme, ne pas révéler de données personnelles, essayer d’enregistrer la conversation et les contacter immédiatement.

 

 

 

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