NOTRE AVIS – A la découverte du musée de la littérature de Barcelone

Au milieu du Parc naturel de Collserola, il est possible de visiter le musée de la littérature de Barcelone qui est aussi la dernière demeure du poète catalan Verdaguer.

Une maison perdue au milieu de la nature dans la montage de Collserola. Nous sommes encore à Barcelone, officiellement dans le quartier de Sarria-San Gervasi, mais la flore est omniprésente. Une villa de trois étages avec une tour mirador ne demande qu’à être visitée. C’est le logement où Jacint Verdaguer a passé ses derniers jours.

Jacint Verdaguer est en fait le plus grand poète de la Catalogne. Né en 1845 prés de Vic, dans la Catalogne montagneuse, Verdaguer se place dans la famille des poètes romantiques aux côtés de Baudelaire, Hugo ou Lamartine. Après des études catholiques, Jacint Verdaguer devient prêtre. Il publie dans la foulée un de ses textes qui deviendra le plus célèbre: Canigó, un poème épique qui est une oeuvre emblématique de la Renaixença, l’époque de renaissance culturelle catalane. Peu de temps après, Verdaguer fera un voyage dans le pays qui allait redevenir Israël sur la trace des personnages bibliques. Une expérience qui provoqua en lui une profonde crise personnelle. Jacint Verdaguer voudra s’investir encore plus dans l’église catholique en devenant exorciste, ce qui expliquera l’obsession religieuse qui se dégagera par la suite de ses textes. L’oeuvre la plus magistrale de Verdaguer est son « ode à Barcelone » que chaque Barcelonais, natif ou d’adoption se doit de lire.

Le poète a choisi de vivre, et de mourir, dans cette maison, suite aux conseils de ces médecins : l’air de la montagne l’aiderait à supporter sa tuberculose. En 1902, la maison appartenait à Ramon Miralles, le maire de Sarria qui est à l’époque un village indépendant de Barcelone. Verdaguer y a été invité par Miralles en mai de cette année et succomba un mois plus tard.

Lorsque Sarria a été annexée par Barcelone en 1920, la mairie a récupéré la maison pour en faire une école pour les enfants handicapés, notamment sourd-muets. Parallèlement un centre de recherche médicale y a vu le jour pour travailler sur des sujets tels que l’anthropologie, la psychiatrie, la psychologie et la phonologie.

1962. La maison reprend l’esprit de Verdaguer avec la création d’un musée en l’honneur du poète. L’école pour les enfants souffrant d’un handicap est transférée dans un nouveau bâtiment, encore en usage aujourd’hui.

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Le musée Verdaguer offre une grande place à la littérature. La maison est truffée de perles historiques. Le phonographe qui a servi à Verdaguer pour enregistrer une version parlée de son poème « Ode à Barcelone » se trouve dans la maison et il est possible d’écouter cette oeuvre. Une quinzaine de dessins de Josep Maria Xiró reconstituant une version illustrée de l’oeuvre magistrale « L’Atlantide » est également exposée. La chambre où Verdaguer rendit son dernier souffle se visite. Les meubles sont d’époque. Le lit plus que sobre, une petite table et une chapelle sont particulièrement chargés d’histoire.

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