Dictionnaire de Barcelone : lettre M

DICO DE BARCELONE

DICTIONNAIRE DE BarceloneTous les dimanches, Equinox publie son dictionnaire de Barcelone. Aujourd’hui la lettre M.

 

MACBA

Barcelona y la MACBA life - Arquine

Le MACBA Museu d’Art Contemporani de Barcelona, Musée d’art contemporain de Barcelone, est un musée consacré principalement à l’exposition d’œuvres réalisées pendant la seconde moitié du xxe siècle. Il se trouve dans le quartier de El Raval de Barcelone. Depuis de nombreuses années, la célèbre place devant le MACBA est le repaire des skateurs à Barcelone. Mais la mairie vise à en faire un “espace où les habitants se sentent à l’aise et peuvent y passer un moment”. Concrètement, elle a décidé de le rénover pour aménager une place plus “verte” et moins bétonisée. Pour ce faire, un processus participatif sera lancé cette année. Associations de voisins, de skateurs et représentants du musée d’art contemporain décideront ensemble du nouveau paysage.

Macia (Francesc)

Macià y el surrealismo

Avant d’être un politique qui terminera par diriger la Catalogne et par proclamer une éphémère république, Francesc Macià  était un militaire du grade de colonel à Lleida. En 1922, suite à un coup d’État, l’Espagne plonge dans la dictature du général Miguel Primo de Rivera. Francesc Macià, très ancré dans l’idéologie de la gauche radicale, l’anarchisme et le communisme, prend l’exil et s’installe de l’autre côté de la frontière des Pyrénées en France. Pour tenter de renverser la dictature d’extrême droite, il demande l’aide des communistes de l’URSS. Fin de non-recevoir. Par conséquent, uniquement avec les forces d’Estat Catala, Francesc Macià tente une offensive armée dans la Catalogne sud, depuis la ville française de Prats-de-Mollo-la-Preste. L’opération est stoppée par la gendarmerie française, mais Francesc Macià devient alors un héros pour les Catalans et les résistants face à la dictature. Son exil dure un peu plus d’un an à Bruxelles et ensuite en Argentine. Le , la gauche remporte les élections municipales qui accoucheront de la proclamation de la seconde République espagnole. Francesc Macià devient président de la Catalogne et proclame la République catalane depuis le Palau de la Generalitat à Barcelone. Cette république indépendante ne durera que quelques jours. Une délégation de ministres espagnols se rend au Palau de la Generalitat pour négocier avec le président. Madrid accepte que la Catalogne soit républicaine mais elle devra faire partie de l’État espagnol. Francesc Macià approuve et reste président de la Catalogne jusqu’à sa mort au Palau de la Generalitat, des suites d’une appendicite le .

Maragall (Pascal)

El legado de Pasqual Maragall: tres visiones

Difficile de vivre en Catalogne et de n’avoir jamais entendu le nom Maragall. Le président Pasqual Maragall et son frère Ernest, actuel chef de l’opposition à la mairie de Barcelone. Mais pas que. Ce nom fait partie de l’imaginaire catalan depuis 1880. Le grand-père, Joan Maragall a écrit les lettres de noblesse de la Catalogne avec ses poèmes modernistes. Après avoir travaillé à l’hôtel de ville, le socialiste Pasqual Maragall présente sa candidature pour devenir maire de la capitale catalane. Il remporta la ville en 1982 et renouvela son mandat à trois reprises jusqu’en 1997. Grâce à l’organisation des Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, et de par la durée exceptionnelle de son mandat, Pasqual Maragall jouit d’une popularité très importante encore aujourd’hui au sein de la population barcelonaise. En 1999, Pasqual Maragall abandonne la mairie, pour tenter de réaliser le rêve du Parti socialiste: prendre le contrôle de la Generalitat. Le gouvernement de la Catalogne est dirigé depuis le rétablissement de la démocratie par le centre droit nationaliste catalan. Bien que les socialistes soient puissants, notamment dans la ceinture rouge: Barcelone et sa grande couronne, Jordi Pujol et son parti Convergència sont indéboulonnables de la Generalitat. Ce changement arriva en 2003, quand le PSC entre au gouvernement en coalition avec les indépendantistes de gauche (ERC) et les écologistes (ICV). Cette coalition à trois eut une vie politique agitée, marquée par la réforme du statut d’autonomie de la Catalogne, la norme institutionnelle des compétences de la Generalitat. Après avoir été approuvée par le Parlement catalan fin 2005, l’administration centrale mit un coup de canif dans le texte en modifiant plus de la moitié des articles. La réforme fut finalement ratifiée par la société catalane en juin 2006, avec cependant plus de 50% d’abstention. Un statut d’autonomie, retoqué par le Tribunal constitutionnel en 2010, qui le transforme en coquille vide et déclenche la colère des Catalans, se traduisant par la mise en route du processus moderne indépendantiste. Ce que l’on retient aujourd’hui des années Maragall, c’est sa volonté infatigable de dialogue. Sa conception de l’Espagne ressemble d’ailleurs à “Ode à l’Espagne”, le poème de son grand-père. “C’était un homme constant, fidèle à ses idées et à sa manière de faire” commente la journaliste Mont Carvajal, auteur du livre “Maragallades”. Lors de son retrait de la vie politique en 2007, l’ex-président annonça qu’il souffrait d’Alzheimer. C’était alors une maladie inconnue pour le grand public. Pasqual Maragall voulu mettre sa notoriété au service de la cause, dédier ses ressources et son temps restant à combattre la maladie. Il créa la Fondation Pascual Maragall, pour financer la recherche médicale.

Mas (Artur)

Artur Mas: “La independencia está en un entreacto que no sabemos cuánto durará”

Artur Mas est issu de la fameuse bourgeoisie catalane. L’homme assume. Conseiller municipal d’opposition, ministre catalan des travaux publics, rien ne prédisposait ce technocrate à devenir l’incarnation physique de la renaissance moderne du processus indépendantiste. Il parle un français impeccable pour avoir suivi une partie de sa scolarité au Lycée français de Barcelone avec l’élite locale. Mas se lance dans la politique au sein du parti Convergència, le centre-droit nationaliste catalan dont le président Jordi Pujol est au pouvoir. C’est dans l’ombre de ce dernier qu’Artur Mas va vivre sa première vie politique. Sans vague, sans grande popularité, il deviendra leader municipal de l’opposition barcelonaise de 1988 à 1995. Le président Pujol le nommera ministre avant d’en faire officiellement son dauphin. Convergència règne sans partage sur la Catalogne depuis 1981, quand Artur Mas est candidat à la présidence de la Generalitat en 2003. Mas arrive en tête de l’élection. Mais une majorité parlementaire alternative composée des socialistes, des indépendantistes de gauche (ERC) et des écologistes lui rafle la présidence et l’offre à Pasqual Maragall. Le président a mis sur la table une réforme de l’Estatut, la norme institutionnelle qui régit les compétences entre l’État central et la Catalogne. Une réforme demandant un large consensus qui ne pouvait pas se faire sans les nationalistes de Convergència. D’ailleurs Artur Mas doublera le président socialiste catalan Maragall en négociant personnellement la réforme du texte avec le Premier ministre socialiste espagnol José Luis Zapatero. Adopté dans les parlements catalan et espagnol puis ratifié par un référendum, l’Estatut offre un large éventail de nouvelles compétences à la Catalogne notamment dans le domaine fiscal. Ce qui n’empêchera pas le parti conservateur de déposer un recours devant le tribunal constitutionnel. En 2010, après quatre longues années d’attente, ce dernier livra  son verdict : l’Estatut est retoqué et vidé de sa substance. La réforme fiscale est annulée, et la Catalogne n’est plus considérée comme une nation mais une simple région d’Espagne.  Avec un discours nationaliste, dans la foulée de la sentence contre l’Estatut, Artur Mas est enfin élu pour diriger la Catalogne. Sa seconde vie politique débute alors, et la silhouette du leader indépendantiste commence peu à peu à se former.  En 2011 arrivent simultanément en Espagne la crise économique et l’arrivée au pouvoir du conservateur Mariano Rajoy. Le chef de l’exécutif catalan se rend donc à Madrid pour tenter une négociation autour du pacte fiscal pour que la Catalogne récupère une partie des impôts. Réponse de Mariano Rajoy : non, et ce n’est pas négociable.  A partir de ce rendez-vous manqué, la tension ne cessera de croître entre les exécutifs catalans et espagnols. Le président Mas mène une politique de plus en plus indépendantiste se convertissant en véritable messie de la cause. Le 9 novembre 2014 a lieu en Catalogne une grande consultation populaire ayant pour question “souhaitez-vous que la Catalogne devienne un état indépendant ?” Plus de deux millions de Catalans participeront, et le oui gagnera largement à plus de 80%. La décision attirera les foudres de la justice espagnole qui, deux ans plus tard, condamnera Artur Mas à une forte amende et à deux ans d’inéligibilité. Lors des élections de 2015 la coalition indépendantiste Junts Pel Si prévoyaient qu’Artur Mas soit investi président pour un second mandat mais elle n’a pas les députés suffisants et doit supplier l’extrême gauche séparatiste de La Cup d’apporter son soutien décisif du haut de ses dix députés. Hors de question pour le parti anarchiste de voter pour Artur Mas qui est l’incarnation physique, pour l’extrême gauche, de la corruption, du libéralisme et des coupes budgétaires dans les programmes sociaux. Le Mont Golgotha d’Artur Mas sera le parc de la Ciutadella où, dans un coup de théâtre aussi inouï que soudain, le dimanche 12 janvier 2016, le parlement de Catalogne investit Carles Puigdemont 130e président de la Generalitat. De centre-droit, il appartient au parti d’Artur Mas. Son investiture a été négociée entre les équipes de Mas et la Cup.

 Mercè (Fête de la)

La Mercè: une fête gigantesque et incontournable à Barcelone

Nous sommes le 24 septembre 1218. Le roi catalan Jaume I dit avoir vu une apparition de Marie, la mère de Jésus. Simultanément, la sainte catholique apparaîtra à un marchand catalan du nom de Pere Nolasc, et enfin à Ramon de Penyafort, un religieux dominicain. Nolasc affirme que Marie lui aurait donné un commandement politique : fonder un ordre religieux dédié au rachat des captifs chrétiens aux mains des musulmans. Pere Nolasc se rend rapidement à la cour barcelonaise de Jaume I pour lui demander un soutien logistique afin de mener à bien sa mission, le roi catalan affirme alors avoir reçu la même vision. Il n’en fallait pas plus pour que la Mare de Déu de la Mercè devienne la patronne de  Barcelone. Quelques siècles plus tard, en 1687, la cité catalane a été envahie par des nuées de sauterelles. Le peuple, sous l’impulsion des religieux, invoqua alors la Mare de Déu de la Mercè. L’épidémie prit fin et la légende était née.  En 1868, Barcelone commence à célébrer des fêtes religieuses et populaires en l’honneur de la Mare de Déu de la Mercè autour du 24 septembre. La Festa major, “la grande fête” telle que nous la connaissons aujourd’hui, trouve son embryon en 1902. La mairie de Barcelone, alors catalaniste et conservatrice, prend la décision d’organiser un festival aux couleurs des différentes cultures folkloriques de la ville. Danses de bâtons, de diables, défilés de géants, de monstres, spectacles pyrotechniques, castellers et sardanes : les grands classiques de la Mercè telle qu’elle existe encore aujourd’hui. Une fête laïque aux racines religieuses qui a semé un tumulte entre partisans et adversaires de ces deux philosophies. Du coup, le festival de Mercè entre 1920 et 1930 est devenu plus marginal. Au début de la dictature franquiste, de 1939 aux années 60, c’est une fête exaltant les valeurs nationales, catholiques et sociales du franquisme. Quand la dictature a commencé à montrer des signes d’ouverture début 1960, la Mercè a repris alors de relatifs accents folkloriques. Il faudra attendre la transition démocratique en 1975 pour que la Mercè renaisse et garde le visage qu’on lui connaît encore aujourd’hui.

Miro (Joan)

Pintura: Joan Miró, el arte de ser asombro

Joan Miró est né à Barcelone le 20 avril 1893, dans une rue proche de la Plaça Reial. Né d’un père orfèvre et d’une mère fille d’ébéniste, il commence à dessiner dès l’âge de huit ans. Il travaille à l’âge de dix-sept ans comme commis dans un magasin de denrées coloniales, activité interrompue en 1911 lorsqu’il contracte le typhus. Il est contraint de se reposer dans une ferme de famille près de Tarragone, période pendant laquelle il développe un attachement à la terre catalane. La même année, il intègre une école d’art de Barcelone. La capitale catalane accueille également ses expositions, dont la première a lieu aux Galeries Dalmau début 1918. C’est à ce moment qu’il développe un vocabulaire nouveau qui lui est propre, composé de symboles choisis avec soin qui se retrouveront dans toute son œuvre. Par la suite, il effectue de nombreux séjours hors d’Espagne, notamment à Paris, mais reste toujours attaché à Barcelone où il revient régulièrement. La ville est aujourd’hui marquée par son passage à travers la présence de nombreuses œuvres.  Joan Miró désirait « souhaiter la bienvenue aux touristes qui arrivent à Barcelone par la terre, la mer et les airs ». C’est pourquoi il a accepté de réaliser un mural en céramique imposant qui compose la façade du Terminal 2 de l’aéroport de Barcelone. Il mesure 5 mètres de haut et 9 de large.  Les Ramblas sont un symbole de Barcelone à travers le monde. Joan Miró y a laissé une trace durable grâce à une mosaïque imposante de céramique, faite de formes colorées représentatives de son style. À travers cette œuvre, il souhaitait représenter l’univers de par ses couleurs et ses formes arrondies. Un troisième monument du Catalan présent dans Barcelone est situé près de la Plaça Espanya, à quelques mètres des arènes. Inaugurée en 1983, la statue représentant une femme et un oiseau mesure 22 mètres de hauteur et domine le parc du nom de l’artiste.  Cette sculpture est un hommage à Gaudí – architecte ayant aussi marqué la ville de son passage – puisqu’elle reprend les formes particulières de la Sagrada Familia. Le dernier endroit qui témoigne du passage de Joan Miró à Barcelone est la fondation qui porte son nom. Proposant une collection formée de plus de 10.000 œuvres de l’artiste, elle représente un voyage à travers le temps pour observer la progression de son art. À l’initiative de l’artiste, l’édifice a été dessiné par Josep Lluís Sert afin de proposer un parcours à travers les paysages existentiels et artistiques de Joan Miró.

MNAC

Visita guiada exclusiva al Museu Nacional d'Art de Catalunya

Le Museu Nacional d’Art de Catalunya se trouve dans le palais construit pour l’exposition universelle de 1929 sur la petite colline de Montjuic. Les piliers et grandes coupoles sculptées et ornementées de fresques ainsi que les lustres somptueux rappellent l’origine du lieu. Difficile pour le visiteur de ne pas se laisser prendre par la beauté singulière de l’édifice et de la vue qu’il offre sur la Plaça Espanya.  Le musée présente six expositions qui s’entendent dans un espace de 50 000 m2. Du médiéval gothique au médiéval roman, en passant par l’époque de la Renaissance, du baroque à l’art moderne, le MNAC met en avant des collections aux styles très variés. Le visiteur n’a pas le temps de s’ennuyer et peut naviguer entre les différents mouvements artistiques. Certaines collections sont illustrées par des statues, du mobilier, des objets ou des projections vidéos en plus des tableaux de peinture.

Moco Museum
Moco Museum

Le musée Moco d’Amsterdam, aussi appelé musée Banksy, possède sa filiale à Barcelone.  Le musée privé expose les œuvres d’artistes modernes et contemporains très célèbres tels que Banksy, Andy Warhol, Salvador Dalí, Jeff Koons ou encore Takashi Murakami, mais aussi des étoiles montantes. Situé en plein cœur du Born, juste à côté du musée Picasso, il s’étend sur 1000 mètres carrés dans le Palau Cervelló. Et pour les fans du street artist Banksy, l’exposition Laugh now lui est spécialement dédiée, avec des œuvres uniques.

Model (Prison)

parloir modelo

En sortant du métro Entença, en plein cœur du bourdonnant quartier de l’Eixample, on aperçoit déjà les hauts murs grillagés de la prison la plus célèbre de Catalogne. Depuis la décision de sa fermeture en 2015, les prisonniers ont été progressivement transférés dans d’autres maisons d’arrêt et la Model a été officiellement fermée le 8 juin 2017, soit 113 ans jour pour jour après son inauguration. La prison, construite en 1904, devait servir de modèle pour le vaste projet de réforme du système pénitentiaire du début du XXe siècle, et le surnom de “Modelo” est finalement resté. Mais il semblerait que le but ait été perdu de vue, tant le concept de prison modèle apparaît totalement opposé à la réalité. A l’entrée du premier patio intérieur, la petite cabine de sécurité est restée, mais l’accès est désormais libre. Pas de file d’attente, pas de portique de sécurité, la facile et rapide entrée dans l’enceinte même de la prison est presque déroutante.“C’est bien l’entrée de la prison? On peut rentrer comme ça, directement?”  Arrivée immédiate dans la salle des parloirs, où l’on est frappé par les dimensions de chacun d’entre eux, la promiscuité, et la frustration provoquée par la vitre séparant le prisonnier de ses visiteurs. Et le bruit peut-être aussi. Les prisonniers étaient-ils nombreux ici en même temps? Y avait-il un minimum d’intimité des conversations? Ou un grand brouhaha? C’est sans doute ce qui manquera le plus dans cette visite : un guide, un audioguide ou des panneaux explicatifs qui nous aideraient à mieux imaginer le quotidien dans ces murs désormais vides, et qu’on aimerait entendre parler, nous raconter toutes ces tranches de vie inhabituelles, ces instants d’une routine subie et écrasante.   La visite se poursuit dans différentes cellules, restées presque en l’état. La plupart n’ont plus de lits, mais les marques sur les murs permettent de deviner deux ou trois couchettes. Pourtant, il y eut pire. Pendant les années les plus noires du franquisme, la surpopulation carcérale était telle qu’on pouvait s’y entasser à 10 ou 11. En 1940. la prison comptait 13.000 pensionnaires, alors qu’elle était conçue pour 1000. Des opposants politiques comme Jordi Pujol, devenu plus tard président de Catalogne, et des homosexuels, comme le célèbre artiste Ocaña, arrêtés pour leurs idées ou leur mode de vie, y côtoyaient délinquants et criminels.  L’état des cellules est d’un délabrement frappant. Visiter en hiver permet d’imaginer le froid qui régnait dans l’enceinte. De nombreux témoignages évoquent aussi l’odeur pestilentielle qui caractérisait l’endroit, désormais effacée par l’évacuation de lieux, probablement un grand nettoyage général et plusieurs mois d’aération. Toutefois l’état de saleté avancé des toilettes, douches, lavabos et autres recoins n’a lui pas pu être récupéré, ce qui permet de se rendre compte de l’insalubrité des cellules.  Le tour s’achève le plus souvent dans la cour extérieure, où les pensionnaires pouvaient respirer, faire du sport, voir le ciel. Le plus étonnant y est sans doute la proximité de la vie extérieure. On y voit les balcons des immeuble voisins,  on distingue même l’hôtel 4 étoiles Torre Catalunya de Sants. Mais la hauteur des murs grillagés demeure aussi impressionnante que suffocante.

Montjuïc (cimetière de)

Cimétière de Montjuic | Barcelone insolite

Face au port commercial de Barcelone, le cimetière de Montjuic s’étale sur tout un flanc de la colline. Un lieu de repos qui reprend les styles modernistes de Gaudi. Inauguré à la fin du XIXe siècle pour soulager les cimetières du centre-ville, le cimetière de Montjuic est un endroit paisible, aux escaliers pavés et ruelles ombragées, face à la Méditerranée. Il possède de nombreuses tombes, mausolées et monuments funéraires au style moderniste, très proches des œuvres de Gaudi. On notera par ailleurs l’immense tombeau de la famille Battló. Si le cimetière parisien abrite les dernières demeures de grands écrivains comme Marcel Proust, Montjuic est la résidence de l’écrivain poète catalan Jacint Verdaguer. Celui qui était à l’origine un prêtre exorciste a écrit entre autres l’Atlantide (1877, poème en dix chants sur les péripéties d’Héraclès en Ibérie), Idylles et chants mystiques (1879), Montserrat (1889), Ode à Barcelone (1883), Canigó (1886, après un voyage au Pic du Canigou). Sa tombe est un monument original en forme de pierre. Le lieu reste l’endroit de pèlerinage de tous les amoureux de la littérature catalane. A l’extrémité du cimetière se trouve le “Fossar de la Pedrera”. Originellement c’était la fosse commune où étaient abandonnés les corps des défunts les plus pauvres. Pendant la guerre civile, le lieu est devenu la fosse commune des victimes de l’armée franquiste. Avec le rétablissement de la démocratie, il s’est transformé en un endroit de souvenir mémoriel inauguré en 1985. On y retrouve un hommage aux victimes du nazisme, du franquisme ainsi qu’un mausolée honorant Lluis Companys, le président de la Catalogne fusillé par l’armée franquiste.

Moritz

Historia de la cerveza Moritz, la más antigua de Barcelona

La marque de bières a été créée il y a plus d’un siècle par un Alsacien venu vivre à Barcelone.Idéalement située entre le Raval et le Gayxample, toute proche des grands sites touristiques de la ville mais pas trop, la Fábrica Moritz, inaugurée en 2011 après 7 ans de travaux, est devenue un lieu branché très couru du Barcelone hipster, artistique et intellectuel. Rien n’a ici été laissé au hasard. L’ancienne brasserie de Moritz a été rénovée par l’architecte Jean Nouvel, qui a su mettre en valeur cette richesse historique tout en y distillant des lignes et éclairages modernes voire futuristes. Ajoutez-y une boutique d’articles de merchandising vintage, un espace pour accueillir des événements et des conférences de presse, des tapas créatives et des happenings réguliers, et vous voici dans l’un des plus beaux succès barcelonais de ces dernières années. A Barcelone comme à l’étranger, Moritz incarne surtout devenu un mode de vie, celui de l’effervescence culturelle barcelonaise, de son audace et d’un certain hédonisme assumé.

 

 

 

 

Recommandé pour vous

medecin français à Barcelone