Slow life ou l’art de vivre plus lentement à Barcelone

vivre plus lentement à Barcelone

Métro, boulot, dodo. De ce rythme, ces Français n’en voulaient plus. Ils ont choisi Barcelone pour adopter un nouveau mode de vie. Plus lent, plus équilibré, plus sain. Comment faire ? Une experte donne quelques astuces. 

Photo : Clémentine Laurent

Rythme effréné. Travail, école, sorties. Vie à 100 milles à l’heure. Et pourquoi pas dire « stop » ? Ici à Barcelone, des Français ont trouvé leur équilibre, après avoir frôlé le surmenage. Dans la capitale catalane, ils prennent le temps de vivre, un peu plus lentement. « J’ai travaillé 7 ans à Paris. Tout allait très vite. Les métros bondés tous les matins, déjeuner sandwich tous les jours, les gens énervés dès le matin », raconte Mehdi. En s’installant dans la cité comtale, il y a cinq ans, il affirme : « Tout s’est comme évaporé, même si Barcelone est bondée aussi. Mais je prends le temps de vivre et de profiter de l’instant présent. Et mon corps me remercie ». 

Pour Mehdi, le simple déménagement a servi de tournant. Ce qui n’étonne pas la professionnelle Isabelle Pares. Celle qui a ouvert un compte Instagram spécialement dédié au « slow life », Slowome, confirme : « A Barcelone, nous avons à disposition la Méditerranée, les Pyrénées, de bons plats et le beau temps. Ce sont des conditions idéales pour déconnecter et se ressourcer. » Mais elle pose des conditions. Il faut profiter de ce cadre à bon escient.

Isabelle connaît bien le sujet. La Perpignanaise s’est installée à Barcelone en 2014, après dix années de vie parisienne au rythme soutenuMais ici aussi, entre tapas, plage et soleil, elle a touché de près au burn-out. Au pied du mur, elle a dû ralentir, et s’écouter. Car c’est avant tout ça le « slowliving ». « C’est vivre plus lentement, certes, mais c’est surtout vivre plus simplement, se débarrasser du superflu, revenir à l’essentiel. » 

Se forcer à ralentir au travail et en dehors

Oui, mais comment ? Entre l’intention et l’application, la marche reste haute. « Si seulement je pouvais », répond un Français à un appel à témoignages sur les réseaux sociaux. « Dans une société où l’on est sans cesse pressé, poussé à la surconsommation et à la surproductivité, il y a donc de nombreux schémas à déconstruire », reconnaît Isabelle Pares. Et comme le naturel revient vite au galop, c’est un travail de longue haleine. 

Enlever quelques rendez-vous de son emploi du temps ne suffit pas. Terminer le travail un peu plus tôt non plus. « Il faut apprendre à se connaître suffisamment pour trouver l’équilibre entre qui l’on est et ce que l’on fait. C’est prendre le temps de savourer des moments de vie. Ne plus chercher la performance à tout prix, énumère la consultante et créatrice de contenus web. En tant que femme, c’est aussi accepter qu’on ne peut pas s’imposer les mêmes exigences, selon les phases de notre cycle ».

vivre plus lentement à BarceloneLe mode slow s’adonne à la fois à la vie professionnelle et à la vie privée. Alors pour se vouer à cette philosophie de vie, Isabelle Pares donne quelques astuces. Au travail, il ne s’agit pas de travailler moins ou plus lentement. Mais plutôt d’organiser son temps selon sa personnalité. « Par exemple, je sais que je suis plus productive à tel moment de la journée donc je consacre ces créneaux aux tâches et rendez-vous professionnels », renchérit Isabelle Pares. 

Marcher et écrire, les clés d’une vie plus douce

En dehors du boulot, des gestes simples feront le reste. A commencer par se déplacer à vélo, ou en préférant la marche. « Plutôt que de courir à un rendez-vous en sautant dans un taxi à la dernière minute, on peut décider de bloquer un créneau plus long en amont pour y aller en marchant. » Selon l’experte du slowliving, cette activité favorise le mouvement, la créativité et la réflexion. Mais surtout, insiste-t-elle, « s’offrir du temps est très puissant sur le mental ». 

Un autre moyen de s’en accorder, passe par la plume. « L’écriture manuscrite permet de s’éloigner des smartphones et écrans, de se créer une bulle durant 1 h ou 2 h. »  La quarantenaire organise d’ailleurs, de temps en temps, des ateliers en collaboration avec des thérapeutes. Preuve multiple de ses bénéfices. Sur le papier, elle conseille alors de coucher toutes ses pensées, positives comme négatives. Mais aussi ses rêves. L’étape suivante consiste à prendre du recul pour définir les actions à suivre pour atteindre son idéal. Une vie toute douce par exemple ?

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