Un exemple pour Barcelone ? Toulouse renforce son plan pour adapter la ville au réchauffement climatique

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La mairie de Toulouse présente son troisième plan « Toulouse plus fraîche », lancé en 2023 face à la multiplication des épisodes caniculaires dans un contexte d’accélération du changement climatique. À moins d’un an des prochaines élections municipales, Jean-Luc Moudenc veut montrer que la transition écologique sera bien une priorité de sa future campagne électorale.

Texte par Matthias Hardoy pour ToulÉco – Photo Unsplash

Troisième été déjà pour le plan « Toulouse plus fraîche ». Le plan d’adaptation aux épisodes caniculaires est rentré dans les mœurs de la Ville rose. Bien que l’été 2024 ait été un peu plus clément que l’éprouvant été 2023, la Mairie de Toulouse n’y a pas trouvé argument pour relâcher ses efforts et, cette année le plan est plus conséquent que son prédécesseur, avec 23,6 millions d’euros consacrés à cet important dossier. En 2024, il n’était doté que de 14,7 millions d’euros et, en 2023, seulement 5 millions avaient été déployés sur ce sujet.

« Le plan s’articule autour de trente mesures. Dans un contexte pourtant complexe au niveau budgétaire, nous continuons à faire monter en puissance ce plan. Nous jouons sur tous les leviers, nous embarquons toutes les directions de la mairie pour rendre la ville plus vivable durant ces épisodes caniculaires. Nous voulons créer un bouclier anti-chaleur, en particulier pour les populations plus fragiles qui souffrent le plus de cette situation très pénible », résume le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.

Le déploiement des dispositifs de rafraîchissement, type brasseurs d’airs, s’est poursuivi cette année dans les crèches, écoles et Ehpads toulousains. 100 % des classes maternelles seraient équipées et la mairie promet que toutes les classes primaires et élémentaires le seront d’ici mars 2026, terme du mandat municipal. Seulement 482 classes disposaient de brasseurs d’airs en 2020. En 2026, elles devraient être 1506. Parallèlement, le nombre de cours dites “oasis” (avec moins de bitumes et beaucoup plus d’arbres et de plantes) progresse. Plus de 120 devraient être ainsi réaménagées dans un an, soit vingt de plus que l’objectif annoncé l’an passé. Par ailleurs, la débitumisation de certaines rues toulousaines se poursuit et devrait atteindre 20 hectares d’ici la fin du mandat.

Retour des ombrières et horaires élargis

Les fameuses ombrières, qui avaient un peu déconcerté à leur arrivée dans la ville en 2023, vont revenir en force cet été. Une vingtaine sera déployée et des rues de nouveaux quartiers seront ainsi protégées comme Empalot, Arnaud-Bernard ou Trois-Cocus. Au total, plus de 6000 mètres carrés de voiles devraient être déployées. Les ombrières de la Place du Capitole et de la rue d’Alsace-Lorraine auront la même physionomie que l’an passé. Après les retours mitigés rencontrés par les premières versions de 2023, celles-ci avaient été renforcées l’an passé pour protéger plus efficacement de la chaleur.

Lors des pics de canicule, les établissements publics ouvriront encore plus largement leurs portes que l’an passé. Musées, médiathèques, bases de loisirs, restaurants seniors, parcs ou encore piscines verront leur fermeture repousser d’une à deux heures supplémentaires tous les jours. Les restaurants seniors pourraient, par exemple, fermer à 18 heures, les médiathèques à 21 heures, les parcs à 23 heures. Dans les piscines qui bénéficieraient de huit heures d’ouvertures hebdomadaires supplémentaires, le tarif sera abaissé à un euro lors des épisodes de canicules.

Municipales de 2026 et Toulouse en 2050

À dix mois des élections municipales de 2026, Jean-Luc Moudenc, qui devrait avoir comme principaux adversaires la gauche et les écologistes, veut montrer qu’il veut se doter lui aussi d’une vision long terme sur la transition écologique. Au prochain conseil municipal, il souhaite faire voter le principe du lancement d’une étude prospective, en collaboration avec Météo France, pour voir « comment transformer la ville de Toulouse d’ici 2050 ».

« En 2050, nous aurons certainement le climat de Séville. Dans les vingt-cinq prochaines années, la ville va devoir se transformer profondément. Cela va nécessiter des investissements massifs. Cette étude qui sera faite par des scientifiques va servir de base à notre équipe et à ceux qui nous succéderont d’ici 2050. Ces réflexions vont aussi nourrir un plan sur l’Habitat et aussi plus dans l’immédiat, le futur Le Plan Local d’Urbanisme Intercommunal (PLUIH) », explique l’édile de Toulouse.

 


Cet article a été écrit par la rédaction de ToulÉco, qui couvre l’actualité économique en Occitanie. Il est diffusé sur Equinox dans le cadre du partenariat éditorial entre les deux médias indépendants.

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