Les rues, les balcons, les parcs : partout, il semble que le ciel barcelonais libère un essaim d’insectes. En ce début d’été, la capitale catalane voit se superposer deux phénomènes inquiétants , une invasion de moustiques vecteurs de maladies et l’éclosion spectaculaire de papillons de nuit géants.
Photo : Ajuntament de Barcelona
À chaque ruelle humide, à chaque assiette à moitié vidée, bruissent déjà les moustiques. Le moustique tigre, endémique depuis plusieurs années sur la côte, prolifère davantage cette saison à cause d’un hiver doux, d’un printemps riche en précipitations et d’un été qui a commencé en trombe : un cocktail parfait pour sa multiplication accélérée. Plus inquiétant encore, le Culex pipiens, moustique commun des zones rurales, se joint à la fête, véhiculant notamment la fièvre du Nil Occidental (FNO), déjà responsable de récentes flambées nationales.
L’Association catalane des entreprises de santé environnementale (Adepap) est en alerte, et Barcelone renforce ses protocoles anti-arboviroses, installe des pièges intelligents et incite les riverains à vider pots et soucoupes dès la moindre averse. Car derrière la piqûre anodine se profile un risque réel avec d’éventuelles contaminations de dengue, zika, chikungunya, et plus rarement de FNO. Autant de menaces vieilles de quelques années seulement mais aujourd’hui bien présentes.
Alors que les moustiques inquiètent en piquant, les papillons de nuit envahissent joliment nuits et fenêtres. Avec leur envergure de 4 à 5 cm, venus du nord de l’Afrique jusqu’à la péninsule ibérique, ils donnent parfois l’illusion de “petits oiseaux nocturnes”. Un spectacle dû à une météo exceptionnelle : pluie printanière intense, chaleur soudaine, raréfaction de leurs prédateurs – en particulier les oiseaux – et une végétation luxuriante qui leur offre un terrain de reproduction rêvé.
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Pourtant, aussi impressionnante soit-elle, cette présence massive ne constitue aucun danger sanitaire. Ces lépidoptères ne piquent pas, ne transmettent pas de maladies et ne sont pas nuisibles pour la peau ou les tissus.
Que faire pour se protéger ?
– Vider les petits récipients d’eau : jardinières, sous-pots, bouteilles…
– Protéger son habitat : moustiquaires aux fenêtres, répulsifs pour la peau.
– Admirer les papillons, sans panique : un phénomène esthétique et éphémère qui se régule quand les conditions alimentaires disparaissent.