L’interview exclusive de Guillaume Musso

Guillaume Musso sera à l’Institut français de Barcelone ce mardi 30 septembre pour une rencontre avec son public. L’occasion pour l’écrivain, lors d’une interview sur Equinox Radio en direct, de revenir sur ses 13 ans de carrière.

Equinox Radio Barcelone : Vos romans se situent entre la réalité et la fiction, où est-ce que vous trouvez l’inspiration pour écrire ? Est-ce des fois autobiographiques ?

Guillaume Musso : Oui dans le cas de “l’appel de l’ange”, l’idée remonte à 2007, j’étais à Montréal pour la promotion d’un roman, je repartais en France. A l’aéroport j’avais laissé mon smartphone chargé dans un salon, et une américaine qui a cru que c’était son téléphone. Elle l’a pris et elle est reparti avec, me laissant avec le sien. Je trouvais que cette idée d’échange était assez intéressante dramatiquement. Dans l’avion j’ai écrit un synopsis de deux trois pages. J’avais ça dans mes cartons. Mais plus généralement, l’inspiration peut venir de l’expérience, de l’observation, d’amis, des thèmes que je désire traiter. J’ai le goût des autres et j’essaye de capter l’air du temps. Mais c’est difficile de rationaliser d’où vient l’inspiration. J’aime bien cette phrase de Stephen King qui dit que dans une journée d’écrivain il y a plusieurs centaines d’idées de romans potentiels qui peuvent venir à l’esprit. Le véritable du romancier c’est de les trier pour trouver celles susceptibles de déboucher sur une fiction intéressante.

ER : Vous avez sorti votre premier livre “Skidamarink” en 2001, cela fait donc 13 ans, pensez-vous qu’il y a eu une évolution dans votre écriture et dans votre façon de préparer un nouveau roman ?

G.M : J’espère que comme n’importe quel artisan je me suis bonifié avec le temps. Avec le temps vous avez davantage d’expérience et de savoir-faire. Au départ je racontais des histoires avec une dimension surnaturelle importante. Aujourd’hui j’écris des choses qui sont plus polar, thriller. J’ai appris à décoller l’étiquette qu’on m’avait attribuée “Guillaume Musso écrit des histoires d’amour avec du surnaturel”. Ça ne correspondait plus du tout avec ce que j’avais envie d’écrire. Justement c’est ce livre “l’appel de l’ange” qui a amorcé ce changement et qui m’a permis de gagner des lecteurs qui auparavant ne me lisaient pas. Des lecteurs de Harlan Coben, Douglas Kennedy, Maxime Chattam, soit des lecteurs de polar grand public qui avaient une image déformée de ce que je pouvais écrire.

ER : Votre livre “Et après” a été adapté au cinéma , que pensez-vous de cette adaptation en images ?

G.M : C’est un film intéressant qui n’est pas tout à fait fidèle à l’esprit du roman, qui est visuellement très beau et qui a un casting assez prestigieux. Je continue à recevoir beaucoup d’offres de réalisateurs qui veulent adapter mes romans en film ou en série. Il y a plusieurs projets qui sont en cours mais c’est un peu tôt pour en parler. Le problème reste que beaucoup de producteurs veulent acheter les droits du roman parce que le roman marche et il leur a plu, mais ils n’ont pas de projets artistiques associés à ce livre. J’ai donc appris à dire non. J’ai également reçu des sollicitations pour écrire des scénarios originaux. Le problème c’est qu’il y a beaucoup de contraintes avec le cinéma. Alors que quand vous écrivez un roman c’est une liberté absolue, vous pouvez vous offrir une scène avec 10 000 figurants, au sommet de l’Empire State Building sans que ça vous coûte cher.

ER : Dans votre livre “L’appel de l’ange”, est-ce que plus qu’une histoire, à travers ce roman vous avez voulu faire ressortir un thème en particulier soit la nécessité, le fait que le passé fait toujours surface ?

G.M : Oui, comme dit Françoise Sagan, on ne sait jamais ce que le passé nous réserve. Il y a aussi le thème de la communication liée aux smartphones, qui sont aujourd’hui une sorte d’archives de nos vies intimes. Il y a également le thème du voyeurisme avec ces deux personnes qui se sont échangés leur téléphone à l’aéroport Kennedy à New-York et qui se retrouvent à fouiller l’intimité de l’autre. Ils vont connaître une sorte de coup de foudre numérique. Ces thèmes sont abordés en filigranes. J’essaye toujours d’écrire mes romans à deux niveaux. Un premier niveau où on se laisse guider par le plaisir de tourner les pages et un deuxième niveau où il y a quelques thèmes qui sont ébauchés. C’est aussi ce que j’aime dans la fiction, le côté divertissement et le côté réflexion.

ER : Vous êtes à Barcelone pour présenter “L’appel de l’ange”, peut-être y trouverez vous une inspiration pour un futur roman ?

G.M : J’étais déjà venu à Barcelone en mai dernier avec ma femme et j’avais commencé à réfléchir à une histoire qui commençait ici. L’histoire est dans les cartons. Chez moi il y a ce processus de maturation, je laisse les histoires vieillir et d’un seul coup vous en avez une qui re surgit et qui s’impose. Donc peut-être dans quelques années.

 

Écouter l’intégralité de l’interview de Guillaume Musso sur Equinox Radio Barcelone

 

 

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