C’est nouveau. Tous les dimanches, Equinox publie son dictionnaire de Barcelone. Aujourd’hui la lettre B.
Barça
« Mès que un club », en français « plus qu’un club » : la devise du FC Barcelone, communément appelé Barça, résume bien le rôle que s’est donné le club depuis sa création, il y a plus de 120 ans. C’est incontestablement l’un des plus grands clubs de l’histoire du football, le plus titré d’Espagne sur le plan national et international, ayant vu passer les joueurs les plus emblématiques de ce sport comme Johan Cruyff, Andrès Iniesta ou encore Leo Messi. Mais c’est surtout son engagement sur le plan politique et social qui a fait de ce club une institution en Catalogne. Le FC Barcelone a été et continue encore aujourd’hui d’être un des porte-drapeaux du catalanisme. Le club a d’ailleurs apporté à plusieurs reprises son soutien à la loi sur le statut d’autonomie, plusieurs joueurs et cadres à travers les ans se sont positionnés sur la question de l’indépendantisme, et les matchs au Camp Nou sont régulièrement le cadre de revendications politiques de la part des supporters.
Barna
Il faut remonter dans le temps, et faire défiler les années pour trouver l’origine de Barna, le surnom de Barcelone. Les plus anciennes archives de la Generalitat de Catalogne remontent aux années 1930. Entreprises, agence de presse, marché, transports : le pseudo de Barcelone s’utilisait couramment. Notamment dans les années 70 et 80. La contraction de la première et dernière syllabes du toponyme arrange. A l’époque de la communication en morse, il fallait 36 temps pour écrire Barcelona contre 18 pour Barna. Soit exactement la moitié, en enlevant quatre lettres seulement. Plus rapide…
Barceloneta
Quartier de plage mais surtout quartier historique des pêcheurs, la Barceloneta est une petite étendue qui s’élance dans la Méditerranée. Le quartier a littéralement été construit sur un ancien petit îlot de sable, appelé Maians, à partir du XVème siècle. Le quadrillage de ses rues est dû à la planification militaire de la construction des premières maisons, durant la seconde moitié du XVIIIème, bien que la majorité des immeubles datent aujourd’hui du XIXème siècle. On y trouve la moitié des plages de Barcelone, le port de pêcheurs ou encore le fameux Hotel W que les Barcelonais appellent “hotel vela” ou ‘hôtel-voile’, par sa forme. La Barceloneta est l’un des seuls quartiers de Barcelone à posséder son propre drapeau, mais il date de 1992.
Batlló
Les Batlló étaient une famille de bourgeois barcelonais, principalement connus à travers la maison qu’ils ont fait construire par Antoni Gaudí sur le Passeig de Gràcia de Barcelone, et qui porte leur nom : la Casa Batlló. Si le bâtiment d’origine date de 1875, il est totalement réformé par Antoni Gaudí et ses équipes à la demande de Josep Batlló pour en faire la maison familiale. Elle est construite et décorée dans le style moderniste, équivalent de l’Art Nouveau en Catalogne. L’inspiration de Gaudí est clairement le monde marin, avec des courbes imitant l’eau, des motifs d’animaux marins, des teintes de bleu… La Casa Batlló telle que l’on la connaît est construite entre 1904 et 1906, et une grande partie peut être visitée aujourd’hui. C’est l’un des monuments les plus visités et emblématiques de Barcelone.
Belmonte Garcia (Mireia)
Avec son titre de championne olympique du 200 mètres papillon à Rio en 2016, Mireia Belmonte est devenue la première nageuse espagnole de l’histoire à remporter l’or aux Jeux Olympiques. Elle détient à ce jour les records d’Europe et du monde sur le 400 mètres 4 nages, le 200 mètres papillon et le 800 nage libre, figurant parmi les épreuves les plus exigeantes de la discipline. Outre son impressionnant palmarès, 4 médailles olympiques, 8 titres mondiaux et 13 européens, la catalane est saluée pour son incroyable longévité : plus de 15 ans au sommet de la natation mondiale, dans un sport où la carrière de la majorité des athlètes ne dépasse que rarement les dix années. Son prochain objectif ? Paris 2024. Si elle parvient à se qualifier, ce seront ainsi ses 5e Jeux Olympiques.
Bikini
En Catalogne, le bikini ne se porte pas ; il se mange. Vers 1910 à Paris, le propriétaire d’un café très populaire invente le croque-monsieur. En 1953 à Barcelone, une salle de danse ouvre à Barcelone : la Sala Bikini devient rapidement un incontournable de l’avenue Diagonal : on y danse, mais on y passe aussi du bon temps sur la terrasse, au mini-golf, et on y déguste… des sandwichs, étrangement ressemblants aux croque-monsieur français, bien qu’ils n’aient pas de béchamel (rien n’est parfait). Les Barcelonais adorent ces “sandwichs de la maison”, qui se transforment rapidement en “sandwichs du Bikini” puis en… “bikinis”.
Boqueria
Les origines de la Boqueria remontent à il y a plus de 800 ans. Aussi incroyable que cela puisse paraître, la Rambla existait déjà dans les années 1200, mais il s’agissait plutôt d’un espace dégagé où s’écoulait les eaux de pluie (d’où le nom de “rambla”, qui signifie littéralement le passage d’un torrent). Mais l’endroit ne manquait pas de vie, et en 1217 on y trouvait déjà des vendeurs de viande ambulants, qui y entreposaient des stands et des tables à l’allure d’un petit marché. Le nom de “boqueria” serait né de là : parce que l’on trouvait de la viande de bouc dans ce marché ambulant, l’endroit a pris le nom de “bouquerie”, où l’on vend du bouc (“boc”, en catalan). Cependant, pour la petite histoire, il existe aussi une seconde théorie de l’origine du nom “boqueria”, qui n’a rien à voir avec la viande de bouc. On raconte qu’à quelques pas du marché, sur la Rambla, se trouvait la porte de la muraille nommée Santa Eulàlia. Lors d’une incursion dans la ville de Murcie, territoire maure à l’époque, le comte Ramón Berenguer IV en aurait rapporté une porte gigantesque pour la placer sur la porte de Santa Eulàlia comme un trophée de guerre, laissant bouche bée les Barcelonais. Bouche bée se disant “bocabadat” en catalan, le nom de “boqueria” viendrait, selon certains, de là.
Born
Tout petit quartier situé juste avant la Barceloneta, on confond souvent le Born avec le quartier d’au-dessus, celui de Sant Pere, Santa Caterina i la Ribera. Historiquement, le Born était le lieu le plus proche du port, où s’opéraient les échanges de marchandises. On y trouve donc la basilique Santa María del Mar (Sainte-Marie de la Mer), la Llotja où s’effectuaient les ventes, et les rues portent encore les noms des commerçants qui s’y trouvaient. On peut aussi y visiter le premier marché couvert de Barcelone, devenu un Centre de culture et de mémoire. Avec son architecture ancienne et éclectique, le Born a conservé son âme historique. Par ailleurs, “born” fait référence en catalan à l’endroit où se tenaient les tournois médiévaux de chevaliers.
Bruit
Plus de 8 Barcelonais sur 10 sont exposés à des niveaux de bruit dangereux pour leur santé, selon les critères de l’OMS. Au-delà du seuil de 55 décibels, l’Organisation Mondiale de la Santé estime que les nuisances sonores peuvent provoquer des risques cardiovasculaires accrus, des difficultés de concentration, des retards d’apprentissage et des troubles du sommeil. Ce sont ces derniers qui provoqueraient les maladies les plus graves et les 47 morts par cardiopathie évitables chaque année à Barcelone. Car c’est bien le bruit des voitures, motos, bus et autres véhicules qui affecte le bien-être des Barcelonais. Alors qu’il dérange 30% des Bruxellois, 43% des Madrilènes ou encore 60% des Parisiens, ce sont plus de 83% des Barcelonais qui doivent supporter continuellement les nuisances sonores de la circulation.
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