Sécurité, impôts, propreté : les principales mesures des candidats de Barcelone

municipales de Barcelone

Les élections municipales de Barcelone auront lieu ce dimanche. Les Français de Barcelone ont d’ailleurs le droit de vote. Voici les mesures phares des candidats. 

Ada Colau : un 3e mandat écologiste

Ada Colau: "Después de otro mandato como alcaldesa me veo fuera de la política institucional"

Malgré une usure du pouvoir se traduisant par une cote record impopularité, 75% des Barcelonais ne souhaitent pas sa réélection, Ada Colau reste en lice pour effectuer un 3e mandat. La maire sortante bénéficie d’un socle solide de 20% de fidèles. Un front anti-Colau uni se s’étant pas constitué, chaque candidat alternatif (socialiste, centriste, indépendantiste) ne dépasse pas les 20% d’intentions de vote, laissant planer une nouvelle victoire de la gauche radicale à Barcelone.

Ada Colau, dans la lignée de son précédent mandat écologiste, propose un abonnement gratuit d’un an au service municipal de bicyclettes partagées, le Bicing. Un avantage qui concernerait les jeunes de 16 à 20 ans. Toujours dans les politiques vertes, la maire sortante souhaite pour les 4 prochaines années, la multiplication des « superillas« , ces quartiers piétons géants. Après les rues Consell de Cent, Girona, le quartier de Sant Antoni et Poblenou, ça sera au tour des rues Aragó, Balmes, Numencia et Provença de voir disparaître progressivement le trafic routier pour laisser place à de la verdure.

Par ailleurs, Colau propose de garantir des aides au logement et de limiter le tourisme.

Xavier Trias : la modération

Trias: «Si gana Colau la respetaré, sin operaciones extrañas como la de Valls»

Il était maire de Barcelone de 2011 à 2015. Il s’est fait prendre son siège par Ada Colau et a pris sa retraite politique. Huit ans plus tard, à 76 printemps, Xavier Trias tente un retour. Modéré, pragmatique, le centriste peut capter les voix des entreprises, des catalanistes, des Barcelonais voulant de l’ordre. Il surfe sur les reproches faits à la maire sortante : une ville peu sûre, sale, ayant perdu son prestige international. Xavier Trias est un des favoris de cette campagne.

Au niveau de la sécurité, Xavier Trias promet l’embauche de 4000 agents de police municipale, une marque Barcelone pour attirer les investisseurs étrangers et un plan de choc pour le nettoyage des rues. Trias veut également un haut-commissaire au Catalan pour protéger la langue.

Jaume Collboni : éternel candidat

Jaume Collboni: "La capacidad turística de Barcelona ha llegado a su límite"

Douze ans qu’il se présente pensant qu’il va devenir maire et chaque soirée électorale est synonyme de défaite. Pourtant, galvanisé par les sondages qui le donnent dans un mouchoir de poche avec Ada Colau et Xavier Trias, le socialiste Jaume Collboni y croit toujours. Malgré sa 3e campagne électorale, Jaume Collboni reste peu connu du grand public. Sa percée dans les sondages est en partie due à son parti socialiste actuellement au pouvoir en Espagne.

Jaume Collboni propose une prime pour l’achat de véhicules électriques, une agence du logement pour les jeunes et propose de flexibiliser l’installation des terrasses dans la ville.

Ernest Maragall : un dernier tour de piste

Ernest Maragall: "El auténtico Gobierno municipal de Barcelona es una coalición sí, pero entre Foment del Treball y el PSC" | Público

Il a vécu l’élection municipale de 2019 comme un drame politique personnel. Ernest Maragall, candidat de gauche indépendantiste modéré, a remporté le précédent scrutin en arrivant en tête. Le dimanche soir, tout le monde, lui le premier, pensait qu’il serait le prochain maire de la ville. Avant que le lundi matin, Manuel Valls ne fasse une entourloupe.

L’ancien Premier ministre a ordonné à ses conseillers municipaux d’investir maire Ada Colau pour faire barrage à l’indépendantisme, retournant ainsi le résultat de l’élection. Une manœuvre qui a valu à Manuel Valls une fâcheuse image de traître : ses électeurs plutôt de centre-droit n’avait pas voté pour que leur candidat facilite l’investiture d’une maire de gauche radicale. Blessé, Ernest Maragall, a voulu laver l’affront avec cette nouvelle élection. Las, Maragall, semble se faire voler ses électeurs les plus modérés par Xavier Trias. A 80 ans, c’est son dernier tour de piste. C’est une page de la politique catalane qui se tourne : son frère Pascual fut le maire historique des Jeux Olympiques de 1992 et plus tard le président de la Catalogne.

Très social, Ernest Maragall propose un RSA et un SMIC barcelonais ainsi qu’un grand un parc immobilier public de 20.000 logements. Sur le modèle de Londres, Maragall propose un maire de nuit pour en finir avec le tapage nocturne.

Et les autres : Ana Grau, Daniel Sirera, Eva Parera, Gonzalo de Oro et Basha Changue

En berne dans les sondages, leur chance de rentrer au conseil municipal est réduite.

A droite, le mieux placé reste le candidat du Partido Popular (PP), Daniel Sirera. Après que son parti a géré la crise indépendantiste de 2017 avec le Premier ministre Mariano Rajoy au pouvoir, le PP souffre d’une grande impopularité en Catalogne. Sirera appartient à la frange modérée du parti. Son programme est plutôt consensuel avec la transformation de Montjuic en une montage de musées, un peu sur le modèle de l’île de Berlin. Il propose également de repenser les superillas de Colau, de mettre en place une politique anti-squats et de donner plus de poids au secteur des VTC.

Anna Grau, écrivaine et représentante du parti moribond Ciudadanos, propose une réduction massive d’impôts, tandis qu’Eva Parera, ancien bras-droit de Manuel Valls à la mairie de Barcelone, propose de créer de nouvelles autoroutes urbaines à Barcelone, sur le modèle de la Carrer Arago, afin d’en finir avec les bouchons.

L’extrême-droite de Vox a publié un programme national unique pour toutes les villes espagnoles avec une baisse d’impôts et la suppression des zones de basses émissions.

A l’autre bout de l’échiquier politique, l’extrême-gauche de la Cup a le plus grand mal à attirer des votants, le réflexe du vote utile en faveur d’Ada Colau fonctionnant à plein régime. Basha Changue propose de nationaliser les services essentiels de la ville et d’exproprier les fonds d’investissements des immeubles qu’ils possèdent.

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