Le Pôle emploi catalan, en partenariat avec l’association des micro-villages et le gouvernement régional, a lancé un projet pilote visant à offrir des emplois municipaux à des migrants afin de redynamiser les campagnes.
Sara, 10 ans, dévale en skateboard les rues désertes de La Torre de Fontaubella, riant et discutant en catalan avec son amie Zoé. « On dirait qu’elle a toujours vécu là », s’amuse Ester Olmedo, conseillère municipale de ce village d’à peine 100 habitants. Pourtant Sara n’est installée ici que depuis octobre dernier avec ses parents, demandeurs d’asile arrivés du Venezuela un an plus tôt.
Jaime et Aura, la quarantaine, ont fui un pays devenu trop dangereux pour la famille, sans contacts sur place ni perspectives d’emploi. Quelques mois après leur arrivée à Barcelone, ils ont été sélectionnés pour le projet pilote Oportunitat500 et viennent prêter main-forte à l’unique employé municipal que pouvait se permettre la petite commune. « Nous ne pouvons pas financer trois contrats à plein temps, mais c’est idéal pour dynamiser le village et proposer davantage de services pour que les habitants restent vivre ici », poursuit l’élue.

Une réussite pour les villages et pour les migrants
Le service emploi de Catalogne (SOC) a ainsi accepté de financer 25 contrats à temps complet dans une vingtaine de petites communes pour une durée d’essai d’un an. L’objectif : favoriser l’intégration des migrants et soutenir les zones rurales. Un succès déjà confirmé pour l’association comme pour les municipalités.
À La Torre de Fontaubella, tout le monde salue la petite famille avec enthousiasme, espérant qu’elle n’aura pas à quitter le village en octobre prochain. « Ils se sont très bien intégrés, et cela donne tellement de vie ! », confie Ester Olmedo.

Mais déjà il faut penser à l’après. Le SOC n’a pas confirmé le renouvellement du projet, et l’association cherche d’autres financements nationaux et européens. Jaime et Aura, eux, commencent à consulter les offres d’emploi dans les environs. « Il y a de quoi faire, notamment dans le transport », assure cet ancien chauffeur poids lourds. Car la famille tient à rester à La Torre de Fontaubella, « pour la stabilité de la petite ». Avant de repartir un jour au pays, pour retrouver famille et patrie dans un contexte plus apaisé.