L’Espagne se lance dans la course mondiale aux connexions spatiales

Les connexions spatiales via satellite ont le vent en poupe. (Source : Pixabay)

Les connexions spatiales, la nouvelle vache à lait de la péninsule ibérique ? Avec les satellites de Sateliot, l’Espagne veut en tout cas se faire une place sur le marché des connexions de réseau mobile via l’espace, estimé à 100 milliards de dollars.

« Nous sommes le premier opérateur de satellites à offrir une connectivité IoT via le standard 5G NB-IoT. » Vous êtes perdus, pas de panique, nous aussi. C’est avec ses mots que se présente sur son site internet la start-up spatiale espagnole, et même barcelonaise, Sateliot. « Notre constellation agit comme des tours cellulaires dans l’espace, étendant la couverture des opérateurs mobiles et fournissant une connectivité mondiale aux appareils terrestres commerciaux, où qu’ils se trouvent », poursuit-elle, un peu plus compréhensible pour le commun des mortels.

L’entreprise est en train de lever des fonds pour envoyer, à terme, une constellation de petits satellites dans l’espace. Elle se lance ainsi dans une course acharnée à l’échelle mondiale pour obtenir sa part du marché des connexions spatiales, estimé à 100 milliards de dollars. Selon Sateliot, « la digitalisation est actuellement limitée à 15% de la planète, là où l’infrastructure terrestre existe (…) Notre mission est de permettre à la digitalisation de se produire partout », affirment-ils.

L’étoile montante espagnole des connexions spatiales

Pour s’inviter ainsi dans la cour des grands, Sateliot est à la recherche de 100 millions d’euros auprès d’investisseurs. Elle compte déjà deux satellites de test en orbite et prévoit de lancer ses quatre premiers satellites commerciaux d’ici juin, qu’elle développe et enverra dans l’espace via le ponte SpaceX, l’entreprise spatiale d’Elon Musk. « Avec seulement quatre satellites, nous pourrons facturer et commencer à être opérationnels au second semestre de cette année », a indiqué à l’agence Reuters le CEO Jaume Sanpera.

Avec un carnet de commandes de 187 millions d’euros et 350 clients provenant de plus de 50 pays, avec de vastes zones non couvertes par les réseaux mobiles (Canada, Brésil, Australie), Sateliot semble avoir un avenir prometteur… Sauf si de sérieux concurrents se mettent en travers de son orbite.

Chez les satellites, la taille compte

Car le secteur spatial traverse une véritable révolution, porté par une vague technologique qui a réduit drastiquement les coûts et la taille des satellites, attirant ainsi plusieurs dizaines de start-ups dans l’arène. Selon l’analyste Lucas Bishop de la société d’investissement Seraphim Space, seuls les opérateurs les plus rentables pourront tirer leur épingle du jeu.

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On ne parle pas ici des « big boss » tels que Starlink (toujours d’Elon Musk), qui visent à fournir une connexion Internet haut débit à partir d’un réseau de milliers de satellites, mais de constellations de petits réseaux pour étendre la portée de l’« Internet des objets », ou IoT (vous vous souvenez de la première phrase de cet article ?). À terme, Sateliot entend connecter près de sept millions d’appareils IoT.

Petits ou grands, les satellites de Sateliot séduisent en tout cas les investisseurs : l’entreprise espagnole spécialisée dans l’informatique Indra, deuxième entreprise européenne de son secteur, y détient des parts (10,5%), tout comme le gouvernement espagnol (4,68%) et l’opérateur d’infrastructure de télécommunications Cellnex (3,5%). Un soutien dans la course aux étoiles qui sera le bienvenu : Sateliot prévoit de déployer pas moins de 100 satellites d’ici à 2028… pour atteindre le milliard d’euros de revenus d’ici à la fin de la décennie. Viser la Lune ? Ça ne lui fait pas peur…

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