Des esclaves modernes cultivent du cannabis près de Barcelone

Fin novembre, deux ressortissants albanais mis en esclavage par une mafia espagnole ont été libérés dans une plantation de cannabis, à quelques kilomètres de Barcelone. 

Enfermés sans lumière naturelle, avec une nourriture rationnée par leurs patrons et obligés de travailler dans des plantations de marijuana 24h/24h. Digne d’une époque reculée, ce tableau est pourtant d’actualité en Catalogne.

C’est à Molins de Rei, petite ville de la province barcelonaise, que la police nationale de Barcelone a secouru deux ressortissants albanais, ce 27 novembre. Tous deux travaillaient comme jardiniers dans une plantation de cannabis, sous contrôle total d’une mafia espagnole.

Ces deux hommes, présents sur le territoire depuis respectivement deux et trois mois ont été piégés puis enfermés par le groupe criminel. D’abord contactés en Albanie, où on leur a promis une vie meilleure en Espagne, les deux individus ont été conduits dans la plantation dès leur sortie de l’aéroport El Prat. Arrivés là, leurs effets personnels dont leur passeport et leur téléphone leur ont été retirés.

Pour sauver les esclaves et appréhender les criminels, l’intervention de plus de 700 agents de la police nationale et de la police catalane a été nécessaire. Les deux équipes se sont déployées sur plusieurs points d’interêt afin de réaliser le démantèlement de cette opération mafieuse.

Selon des sources policières, le centre névralgique de l’organisation est situé dans un quartier de Castellbisbal (Barcelone), où les membres de l’organisation avaient installé plusieurs plantations de marijuana. L’opération a également touché d’autres villes de la province, telles que Gelida, Martorell, Vallirana, Piera, Masquefa, Pont de Vilomara, et Molins de Rei.

Cette affaire correspond à ce que la législation espagnole et les organismes internationaux considèrent comme un crime de traite des êtres humains à des fins d’exploitation, en l’occurrence pour commettre des crimes.

Un type de crime récent mais en développement

Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la traite des êtres humains à des fins d’exploitation pour d’autres crimes est en augmentation. C’est notamment vrai en Catalogne, puisqu’en 2021 déjà, la police avait démantelé un réseau criminel du même acabit.

C’était alors une organisation d’origine chinoise qui exploitait des compatriotes dans ses plantations. À l’époque, la police catalane avait libéré dix personnes enfermées depuis plus d’un an dans un bâtiment industriel de Sant Andreu de la Barca, où l’organisation disposait d’une plantation intérieure de marijuana. Les victimes ne connaissaient même pas l’existence de la pandémie de Covid-19.

Tout récemment, la justice espagnole a rendu une sentence pionnière en la matière et a condamné le chef de ce groupe à 15 ans et demi de prison pour traite d’êtres humains à des fins d’exploitation criminelle.

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