Ce week-end de fin janvier, Barcelone se pare de rouge pour fêter le Nouvel An Chinois. Une célébration annuelle désormais aussi traditionnelle que toute autre fête catalane, dragons de papier en plus.
Photos : Nouvel An Chinois 2024
Du rouge de tous côtés, des danses traditionnelles, un gong tonitruant et une odeur de sucré-salé qui flotte dans l’air, nous ne sommes pas à Pékin mais à Barcelone, ce samedi 25 janvier 2025. Le but de toute cette agitation ? Célébrer le Nouvel An Chinois, ou fête du printemps, qui sera cette année sous le signe du serpent.
Avec environ 20 000 ressortissants vivant à Barcelone (60 000 en Catalogne), la communauté chinoise est la quatrième plus nombreuse de la cité comtale, et certainement une de celles dont la culture se fond le plus avec la catalane. Depuis 2014, le Nouvel An Chinois est d’ailleurs célébré en partenariat avec la mairie de Barcelone, renforçant cette complicité évidente.
Surtout, le concours de l’institution permet d’« aider économiquement et de fluidifier l’organisation en fournissant de la sécurité pour que l’on puisse défiler tranquillement », nous explique Wang Ye, un jeune Chinois de Santa Coloma de Gramanet arrivé dans le pays il y a 14 ans, et membre de l’association organisatrice du Nouvel An Chinois, Any Nou Xinès.
Catalogne-Chine : une réelle amitié
« C’est vrai que chez les deux communautés, on trouve l’idée de partager ses traditions avec les autres, de faire connaitre sa culture, comme les castellers catalans par exemple, et je trouve ça génial », s’extasie Wang Ye, qui à 21 ans seulement s’occupe d’organiser et de danser lors des chorégraphies du Lion et du Dragon, deux des plus importantes de la célébration.
À regarder avec attention le programme du défilé, on trouve, il est vrai, des incursions catalanes dans le défilé chinois. Des groupes de danse traditionnelle chinoise se produisent juste après le spectacle de castellers, tandis qu’une démonstration de Tai Chi intervient à la suite des Diables Vall del Tenes, figures de la culture catalane. Un mélange réussi, où les deux communautés partagent au public leurs traditions avec générosité.
Côté nourriture, aussi, elles ont en commun l’intérêt de la bonne cuisine et des repas pris tous ensemble. Si en Catalogne, olives, croquetas et pan con tomate font la loi, en Chine, on compte parmi les repas typiques du Nouvel An les rouleaux de printemps (春卷 chūn juǎn), les nouilles (长寿面 chang shòu miàn), les raviolis chinois (饺子 jiǎozi), le gâteau de riz (年糕 niángāo), les dumplings (饺子 jiǎozi) ou des friandises traditionnelles chinoises. C’est d’ailleurs un des moments que Wang Ye attend le plus : « j’ai hâte de passer du temps avec ma famille, de manger tous ensemble des plats qu’on ne fait que pour cette occasion ».
Outre sa famille, Wang Ye est aussi impatient d’entendre les pétards traditionnellement lancés dans la ville : encore une ressemblance catalane. D’ailleurs, pour lui, « un Nouvel An sans pétards, chansons et foule dans les rues, ce n’est pas une vraie fête ». Ce ne sont pas les Barcelonais qui le contrediront.