Mal-être au travail en expatriation : les signaux à ne pas ignorer, par Olivier Mormin

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Derrière l’image idyllique de l’expatriation, l’insatisfaction, voire la souffrance au travail, peut ternir le paysage. Pour mieux comprendre cette situation et explorer des solutions face aux doutes et aux désillusions, rencontre avec Olivier Mormin, coach en développement personnel et professionnel basé à Barcelone.

Photos: Bernard Tartinville et Slava Timoschenko

Pour commencer, comment est-il possible de détecter le mal-être au travail ? 

La première question à se poser est : où ai-je vraiment envie d’être ? Que l’on soit salarié ou entrepreneur, être satisfait de son cadre de vie constitue une base pour son projet de vie. L’expatriation séduit et une fois sur place, la réalité peut être bien différente malgré l’énergie de la ville ou le climat favorable. 

Le mal-être au travail se manifeste dans plusieurs situations : difficulté à trouver un emploi, manque d’épanouissement ou sentiment d’impasse professionnelle. 

Quels sont les signaux d’alerte du mal-être au travail ?

L’un d’eux serait la difficulté à trouver un emploi. Barcelone a un marché à au moins deux niveaux, l’un avec des salaires plutôt bas et l’autre avec des postes pour des profils internationaux. Si l’on refuse d’intégrer le premier et peine à accéder au second, on peut rapidement se sentir bloqué. 

Dans certains cas, l’âge peut également constituer un frein : avoir une carrière internationale derrière soi et une ancienneté représentent un coût trop élevé pour certaines entreprises locales. 

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Enfin, même en ayant un emploi, le mal-être existe. On accepte un poste pour s’intégrer dans sa ville d’expatriation, mais sans réel épanouissement. On peut aussi travailler dans une entreprise prestigieuse, tout en ayant le sentiment que son travail manque de sens, avec des tâches sans valeur ajoutée ou une surcharge de réunions.

Justement, as-tu toi-même vécu cette expérience ?

En effet, je travaillais à Paris dans une start-up californienne rachetée par un géant de l’informatique. C’est en arrivant à Barcelone que j’ai réalisé le manque de sens. Pendant des années, je répétais « dans ma vie tout va bien, sauf le professionnel ». Pourtant, j’avais un salaire qui me permettait de vivre, des avantages. Nous étions très bien à Barcelone avec ma famille, sur le papier tout était parfait. Le travail était l’ombre au tableau du projet idéal. L’expatriation m’a permis d’identifier que ce mal-être ne venait pas du cadre de vie.

Est-ce « normal » de ressentir ça ?

Bien sûr, c’est l’inconscient qui parle. Cela commence par une petite voix qui nous dit : « quelque chose ne va pas », « il y a quelque chose d’important pour nous qui ne se réalise pas ». 

Ensuite, soit, on ne perçoit pas ces signaux d’alerte, soit on les entend, mais on ne les écoute pas. 

Dans tous les cas, si on ne les traite pas, ils deviennent de plus en plus forts. 

Le contexte actuel joue-t-il un rôle sur la question du sens au travail ? 

Son influence s’illustre à travers trois points. Pour le premier, je pense à Steven Bartlett (NDLR: hôte du podcast Diary Of A CEO) s’inspirant du principe de Pareto, selon lequel 20% des efforts que l’on fait apportent 80% de résultats. Cet entrepreneur estime que 10% de l’effectif d’une entreprise est responsable de 50% des résultats. Une question émerge donc : quelle est la valeur ajoutée des 90% restants ? Certaines entreprises commencent à auditer ceci en interne, ce qui amène déjà à des évolutions. 

Le second point concerne l’intelligence artificielle. Par exemple, dans les années 2000, on a beaucoup mis l’accent sur les effectifs de bureaux (cols blancs vs cols bleus). Aujourd’hui, l’IA réalise des tâches à faible valeur ajoutée et remplace déjà certains emplois, incitant les entreprises à réfléchir à ce qu’elles peuvent encore optimiser.

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Enfin, la question du sens se pose individuellement : à quoi sert mon travail, qu’apporte-t-il à la société, à la planète et surtout à moi-même ? J’en veux pour exemple l’excellent essai « Éloge du carburateur » de Matthew B. Crawford. Le retour vers le travail manuel répond à cette quête, au fait de trouver son alignement et son épanouissement. Par exemple, en France, le succès de formations comme L’atelier des Chefs reflète l’engouement autour des métiers de la main. Les personnes se réalisent enfin. 

Face à ce mal-être, quelles sont les solutions ? 

La première étape consiste à être à l’écoute des signaux. S’interroger : est-ce que je suis heureux ? Est-ce que je me réalise 8h /jour ? Beaucoup ont le sentiment d’être dans une prison dorée. 

Ensuite, l’heure est au bilan de la situation : peser les pour et les contre et analyser tous les critères pour savoir que faire. L’objectif n’est pas de démissionner sur un coup de tête, mais d’y aller par étape. 

Si la réponse est « je veux un changement », il faut se fixer des actions à moyen terme ou à long terme, en fonction de ses contraintes financières et également familiales. Se lancer dans le vide n’est jamais une solution. 

La quatrième étape est d’en parler à quelqu’un. Et c’est là qu’un coach peut entrer en jeu pour apporter de la clarté, c’est-à-dire prioriser et adapter selon sa situation personnelle. Voir un coach n’est pas toujours synonyme de changement radical. En revanche, cela permettra toujours de bénéficier de clarté, et d’avoir le bon recul sur sa situation. 

Coaching en développement personnel et professionnel Barcelone – Infos pratiques

Contact : Olivier Mormin [email protected] 

+34 683 249 400

Site web : oliviermormin.com

LinkedIn: linkedin.com/in/oliviermormin-coaching 

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