Espagne : une vague de chaleur historique frappe le pays

canicule espagne

La fin du mois de mai 2025 marque un tournant climatique en Espagne. L’agence météo (Aemet) annonce un épisode de chaleur extrême, avec des températures atteignant des niveaux inédits pour ce week-end.

Photo de couverture : Clémentine Laurent 

Des pics de chaleur pouvant atteindre 12 °C au-dessus des moyennes habituelles sont prévus pour ce week-end en Espagne. Le pays va connaitre les journées les plus chaudes jamais enregistrées pour cette période depuis au moins 1950. Le responsable de cet épisode est l’anticyclone des Açores, qui bloque l’arrivée de perturbations et favorise l’installation d’une masse d’air chaud sur la péninsule ibérique. Une masse d’air citée par Aemet comme la  « plus chaude de toutes celles ayant survolé l’Espagne » depuis 1990.

Par ailleurs, une entrée d’un nuage de poussière en suspension provenant du Sahara provoque une sensation de chaleur étouffante. Un phénomène baptisé « four ibérique » par les météorologues. Normalement, ce genre d’épisode est typique de la canicule estivale, qui commence habituellement à la mi-juillet, mais pas durant le dernier week-end de mai.

La Catalogne vit des nuits tropicales, où les températures ne descendent pas en dessous de 20  degrés. Notamment dans les communes de Llançà, Portbou et à Barcelone dans le quartier des Corts. Les nuits tropicales devraient se multiplier, en particulier sur le littoral de l’Empordà, à Barcelone et dans le delta du Llobregat.

Selon l’agence Méteocat, le pic de chaleur a eu lieu ce vendredi avec des températures maximales oscillant entre 35 et 39 degrés dans les régions du Ponent et l’intérieur de l’Èbre. Ce week-end, les zones intérieures de la Catalogne et le pré-littoral devraient enregistrer des températures comprises entre 30 °C et 35 °C, tandis que le littoral connaîtra des valeurs allant de 24 °C à 28 °C, accompagnées d’une humidité marquée.

Barcelone en première ligne face à la mortalité liée au réchauffement climatique

Un épisode qui met en lumière les conséquences du changement climatique. Un récent rapport publié dans la revue Nature Medicine  met en lumière une projection alarmante : d’ici à la fin du siècle, Barcelone pourrait enregistrer le plus grand nombre de décès liés à la chaleur en Europe, avec une estimation de 246 082 vies perdues selon par la London School of Hygiene & Tropical Medicine. Pierre Masselot, auteur principal de l’étude, souligne que « les chiffres élevés observés en Espagne sont dus au fait qu’il s’agit d’un pays méditerranéen déjà chaud, mais qui est également un point chaud du changement climatique, une région qui se réchauffe beaucoup plus rapidement que la plupart du reste du monde ».

Même si des efforts considérables sont déployés pour adapter les villes aux changements de température, cela ne suffira pas à contrer l’augmentation des risques sanitaires liés à l’exposition à la chaleur, en particulier dans les zones les plus vulnérables comme la région méditerranéenne. Seules des réductions rapides des émissions de carbone, permettant de maintenir des températures basses, peuvent réduire significativement le nombre de décès dus à la chaleur extrême.

Face à cette situation exceptionnelle, les autorités recommandent à la population de rester vigilante, de limiter les activités en extérieur pendant les heures les plus chaudes et de s’hydrater régulièrement. L’étude insiste sur l’urgence de mettre en place des politiques de mitigation et d’adaptation au changement climatique.

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