De la simple pension de famille à l’hôtel de luxe, les étoiles guident le voyageur dans le choix de son hébergement. Mais en Espagne, le système n’a rien de centralisé. À quoi correspondent ces fameuses étoiles sur la façade d’un hôtel espagnol ? Pourquoi deux hôtels 4 étoiles ne se valent pas toujours ? Éclairage.
Déception. C’est des fois, la sensation qui frappe un voyageur en Espagne quand il ouvre la porte de sa chambre d’hôtel. « Je prends souvent des 4 étoiles, mais cet hiver, dans un établissement de Tarragone, c’etait la folie », nous raconte Oliver, un Français de Barcelone qui s’est offert un week-end en Catalogne. « Chambre sale, lit pas top et le personnel qui dit que le chauffage est coupé dans tout l’hôtel, car il ne fait pas si froid en ce moment ». Comment peut-on passer d’un 4 étoiles qui flirte avec l’ambiance palace au taudis caricatural ? « Il faut se méfier des 4 étoiles pas chers et checker les notes sur des plateformes comme booking pour ne pas se faire avoir », complète Olivier.
En fait, le système des étoiles fonctionne avec un système de points, mais n’est pas totalement fiable.
En Catalogne, la classification hôtelière est régie par le gouvernement selon les règles nationales espagnoles. Elle comporte 5 catégories (1 à 5 étoiles) attribuées sur la base d’un système de 247 critères répartis en plusieurs domaines (bâtiment/chambres, installations/équipements, services, loisirs, offre de restauration) Chaque critère validé rapporte des points, et un seuil minimal de points doit être atteint pour chaque niveau. La classification est volontaire : chaque hôtel demande sa catégorie avant ouverture et doit maintenir en permanence les services pris en compte (une inspection périodique vérifie le maintien des critères).
Pour obtenir des points, les hôtels doivent posséder des surfaces minimales des chambres. Par exemple, une chambre double doit mesurer au moins 12 m² pour une étoile et jusqu’à 17 m² pour un 5. La salle de bain privée attenante à chaque chambre doit, elle aussi, respecter une superficie minimale : environ 3,5 m² pour les 1 étoile et 5 m² pour les 5. Un ascenseur est requis à partir de 2 étoiles et le chauffage imposé dans tous les établissements, même ceux d’une étoile. La climatisation en revanche ne devient obligatoire que pour les 4 étoiles. Tout comme le mini-bar.
Un système de points très technique et aveugle qui peut expliquer la disparité entre les établissements de même gamme. Par exemple, un hôtel peut avoir une salle de sport vide, mais bien équipée, ce qui lui rapporte des points, mais proposer une literie moyenne. Le mini-bar peut aussi faire gagner des points à l’intérieur d’une chambre médiocre. En clair, un hôtel peut avoir coché toutes les cases pour obtenir 4 étoiles… sans offrir un service réellement premium. À l’inverse, certains établissements 3 étoiles surpassent les attentes grâce à un service soigné et une gestion plus attentive.
Et si l’on compare les hôtels espagnols avec ceux de France ?
La France comme l’Espagne possède un système officiel de classification avec des critères rigoureux. En France, l’attribution des étoiles est assurée par Atout France sur la base d’un référentiel détaillé avec des inspections sur site et le fameux seuil de points.
Il est souvent observé que les hôtels espagnols ont tendance à être classés à un niveau « plus élevé » que leurs homologues français pour un niveau de confort équivalent. Par exemple, Geographotel Roissy souligne qu’« un hôtel 3 étoiles en Espagne peut proposer des services équivalents à un 4 étoiles en France. »
Le prix moyen des hôtels en Espagne par gamme d’étoile ?
En France, le prix moyen (hors augmentation exponentielle durant certains jours de saison estivale) pour une nuitée est d’environ 100 € pour un 3 étoiles , 130 € pour un 4 et 160 € pour un 5. En Espagne, les prix sont légèrement inférieurs : environ 100–110 € pour un 3, 110–120 € pour un 4 et 130–140 € pour un 5.
En conclusion, les hôtels espagnols sont près de 10–15 % moins chers qu’en France pour des catégories similaires.
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