Pollution plastique à Barcelone : la riposte s’organise

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Barcelone, à l’instar d’autres grandes villes balnéaires, est victime de la pollution plastique. Si le problème est grave et parait intraitable, certaines associations tentent de le stopper, ou du moins le ralentir.

Photo : Surfrider Barcelone

Aujourd’hui, on estime que l’océan contient 150 millions de tonnes de plastique. À Barcelone, selon une étude universitaire réalisée tout récemment, 40 milliards de particules plastiques sont rejetées chaque année sur le littoral, soit environ 7 tonnes, ce qui en fait un des centres névralgiques de la pollution plastique dans le monde. Certaines plages atteignent jusqu’à 44 fragments par mètre carré, des chiffres comparables à ceux des grandes îles de déchets plastiques dans les océans, et les prélèvements effectués par les chercheurs montrent une forte concentration de microplastiques flottants dans les zones de baignade.

Lire aussi : Espagne : l’invasion microplastique gagne les fleuves

La majorité des résidus proviennent du fleuve Llobregat, qui charrie environ 4,4 tonnes par an. Il est suivi par le Besòs (1,7 tonne) et les rejets combinés d’eaux usées et pluviales (1,2 tonne). Les fleuves sont particulièrement touchés par le phénomène des microplastiques et rejettent tous les déchets dans la mer. Ces derniers proviennent de la consommation humaine, nous expliquait en avril Lorenzo Proia, coordinateur de l’unité de recherche en écologie à l’Université de Vic : « Les microplastiques sont composés de nos déchets urbains, bien sûr, mais aussi des fibres de nos vêtements. »

Ramasser pour nettoyer

À la base de ce problème, il y a donc l’humain. Logiquement, l’humain doit en être la solution. C’est ce que pensent toutes les associations de protection de l’océan dont Surfrider, une des plus actives dans la capitale catalane. Fondée en France, l’ONG est présente dans une douzaine de pays européens et possède une cinquantaine de branches locales, dont, évidemment, Barcelone. Adrien est un Français qui habite dans la cité comtale depuis 3 ans. Longtemps préoccupé par les questions écologiques, il a voulu lui aussi aider Surfrider et a participé à une des actions de l’asso en mars dernier. L’idée était de se rassembler sur la plage, à la Barceloneta, et de ramasser les déchets trouvés.

Pour lui, déjà bien renseigné sur l’état de la mer et de sa pollution, l’action n’est pas vraiment impactante mais plutôt symbolique et préventive : « Tu te rends compte de la répétition de trucs que tu ramasses par terre. J’ai pas chopé un seul mégot, par contre plein de tampons et de petits pansements. Tu comprends mieux le type de plastique jeté. D’un point de vue pratique, ça donne des idées pour changer tes achats. Faire 45 min de récolte et réaliser que t’as nettoyé 2 mètres carrés de la plage sur 10 hectares, ça permet de mieux appréhender la grandeur de la tâche, tu te dis que c’est jamais fini. C’est clairement pas ça qui va changer les choses mais c’est de la bonne sensibilisation. »

 

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Partout, les volontaires de la Fondation Surfrider s’activent pour nettoyer les plages, collecter des données et sensibiliser à la pollution marine. À travers ses initiatives, chacun peut organiser ou rejoindre une opération de ramassage, en solo ou en groupe comme Adrien. En parallèle, des missions de bénévolat technique permettent de mettre ses compétences professionnelles au service de la protection du littoral.

D’autres associations existent à Barcelone comme NoMasColillas qui lutte contre la dispersion des mégots, ou WWWFBarcelone, davantage axée sur la protection animale. Toutes ces associations cherchent des volontaires : sauver la planète, ça commence maintenant.

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