Barcelone est une destination phare pour les touristes français. En 2024, la ville a attiré 740 068 visiteurs venus de France, enregistrant ainsi une hausse de presque 100 000 personnes par rapport à 2023.
Mais, spoiler alert : se balader Stan Smith aux pieds, avec un maillot du PSG, et demander avec un accent au couteau « Ouère ize la Rambla ? » n’aide personne à passer incognito. L’expat de longue date, sait ainsi reconnaître cette espèce migratrice qui revient chaque été et prolifère chaque été.
Petit guide pour apprendre à les reconnaître… et à les éviter.
Le fêtard fluo
Ici pour faire la fête, il ne connaît que deux moments de la journée : le before et l’after. Repérable à son combo short fluo et lunettes Oakley, il hurle « oléééééé » à toute heure du jour et de la nuit, tente de commander un mojito dans un restau catalan traditionnel, et filme sa meilleure vie en vertical.
Il ne parle que (fort) de ses exploits de la veille, (voler un plot, boire des shots à 1 €, découvrir des clubs « tellement plus underground que ceux d’Ibiza »). Le reste du temps, il dort sur la plage. Ou dans le métro. Ou dans un bar.
Évitable ? Non. Il est partout. Même dans l’avion.
Zones de prédilection : Partout où il y a des bars, des clubs, des pop-up stores, des vernissages, des friperies et même dans les magasins de souvenirs où il achètera un I LOVE MILF, ironiquement.
Photo : ERC Barcelona
Le backpacker en quête de sens (et de canapé)
Derrière son look négligé (mais éthique), ce voyageur à sac à dos cherche une certaine « couleur locale », mais en version discount, sinon il serait plutôt aller au Sri Lanka ou à Mexico. Malheureusement, ses parents lui ont coupé les vivres : il s’est donc rabattu sur Barcelone.
Arrivé en Blablacar (ou en auto-stop pour les plus téméraires), il dort chez un pote de pote ou tente l’expérience spirituelle de dormir à même le sable de la Barceloneta, entre deux canettes de San Miguel.
Évitable ? Moyennement. Il trouve toujours un moyen de squatter une conversation, un canapé ou de gratter une clope.
Zones de prédilection : Devant le Macba et le soir sur la Barceloneta.
L’influenceuse en pleine retraite digitale
Elle arrive en robe blanche vaporeuse, chapeau de paille oversize, panier tressé à la Jane Birkin et téléphone greffé à la main. Venue « se reconnecter à l’instant présent », elle passe sa journée à traquer la lumière parfaite et à raconter à sa communauté qu’ici « le temps semble s’être arrêté. » (sauf pour poster toutes les 7 minutes).
On la reconnaît à sa capacité à prendre n’importe quel inconnu pour un photographe professionnel quitte à lui faire reprendre le cliché une bonne dizaine de fois, à ses pauses brunch interminables et à ses talents pour transformer un café crème en œuvre d’art.
Évitable ? Oui, en fuyant les ongleries et les spots à la déco acidulée, aux citations inspirées et au carrelage coloré.
Zones de prédilection : On la trouve le plus souvent à Gracia et dans le Born en train de s’éventer en terrasse.
Le faux expat fraîchement arrivé
C’est son premier été ici, mais il se considère déjà comme local. Il reprend tout le monde sur la prononciation de « Merci » avec le tonique sur la première syllabe et le « i » traînant, commande son café en catalan (avec un accent très… Strasbourg), et se vante d’avoir découvert un petit resto « pas touristique du tout » dans… Le Born.
Il donne des conseils sur tout : « on dit Barna et pas Barça, espèce de beauf ! » y compris sur les quartiers qu’il ne connaît pas « Oh la Mina ce n’est pas Saint-Denis non plus ! ». Il ponctue ses phrases de: « Moi je suis là pour m’intégrer, pas comme les touristes, hein. » alors que tous ses amis sont français, allemands ou italiens et qu’il est arrivé il y a une semaine et demie.
Évitable ? Non, vous vous rendez compte avec horreur qu’il a sous-loué la chambre de votre coloc parti pour les vacances.
Zones de prédilection : Les quartiers authentiques : sa nouvelle passion est de traîner à Montjuic ou dans les petites rues du Carmel.