Ce qu’il faut savoir avant d’acheter ou de trader des cryptos en Espagne

L’Espagne est un pays séduisant pour les adeptes des cryptomonnaies. Il attire depuis plusieurs années une communauté plutôt dynamique. Soleil, qualité de vie, fiscalité parfois plus souple que dans d’autres pays européens… Tout semble aligné pour en faire un terrain favorable aux passionnés de blockchain. Sauf que voilà, qui dit enthousiasme croissant dit aussi encadrement renforcé.

Alors, avant de transférer ses actifs sur une plateforme espagnole ou de déclarer son portefeuille, il vaut mieux connaître les grandes lignes du cadre légal. Comme dans n’importe quel autre pays, il est également primordial de savoir comment bien sécuriser ses actifs. Il est recommandé aux investisseurs d’utiliser le meilleur wallet bitcoin pour protéger ses fonds de la meilleure manière, loin des potentielles failles des exchanges douteux. Une précaution particulièrement judicieuse en Europe, où les cyberattaques sont monnaie courante. 

Des règles fiscales claires, à respecter à la lettre

L’administration espagnole ne plaisante pas avec les gains en cryptomonnaie. Depuis plusieurs années, elle considère les plus-values issues des monnaies numériques comme des revenus du capital, au même titre qu’une vente d’actions ou de biens mobiliers. Cela signifie que si vous vendez du Bitcoin, de l’Ethereum ou n’importe quel autre actif crypto avec une plus-value, vous devez la déclarer à l’Agencia Tributaria.

À savoir que le barème est progressif, allant de 19 % à 28 % en fonction du montant gagné. Et attention, car même un petit retrait peut être concerné. Si vous réalisez une transaction avec une conversion vers l’euro (ou même entre deux cryptos, dans certains cas), cela peut être interprété comme un événement imposable. Un casse-tête pour ceux qui font souvent du trading… 

La déclaration obligatoire des avoirs à l’étranger

Depuis 2021, les autorités espagnoles ont renforcé leur arsenal réglementaire. Toute personne résidant fiscalement en Espagne et possédant des cryptomonnaies sur des plateformes situées à l’étranger est tenue de le déclarer à l’aide du formulaire 720. Cela inclut les wallets en ligne hébergés hors du pays, les comptes sur Binance, Kraken, Coinbase, etc.

Et omettre cette formalité peut coûter très cher. Les amendes pour non-déclaration peuvent grimper rapidement, surtout si l’administration considère que la dissimulation est un acte volontaire. Dans le doute, il vaut mieux donc tout déclarer. N’oubliez pas également de conserver toutes les preuves des transactions, achats, transferts… Bref, documenter rigoureusement votre activité crypto.

Des plateformes enregistrées et contrôlées

Du côté des plateformes, l’Espagne s’aligne progressivement sur les exigences européennes. Depuis l’entrée en vigueur du règlement MiCA (Markets in Crypto-Assets), les exchanges doivent être enregistrés auprès de la Banque d’Espagne pour pouvoir opérer légalement sur le territoire. Ils doivent également appliquer des procédures de vérification d’identité (KYC), de lutte contre le blanchiment et garantir une transparence sur les frais et conditions d’utilisation.

Ce mouvement vers plus de régulation a pour but de rassurer les investisseurs, mais il réduit aussi l’anonymat longtemps associé à l’univers crypto. Ceux qui souhaitent conserver un certain contrôle sur la confidentialité de leurs fonds peuvent aussi opter pour des wallets physiques (type clé USB ou carte sécurisée), dont l’usage reste libre, mais toujours soumis à déclaration en cas de plus-value. Ces supports doivent être conservés en lieu sûr, dans un coffre, chez un proche de confiance, voire dans un autre pays. Cela permet de réduire les risques de vol notamment. Cette forme de séparation physique de ses actifs numériques peut s’avérer très utile quand on détient des montants importants.

La fiscalité sur le minage et les NFT

Si vous minez de la cryptomonnaie en Espagne, un autre point à ne pas négliger est que vos revenus seront considérés comme professionnels, avec tout ce que cela implique en termes de charges sociales et d’impôts. Même chose pour les NFT. Vendre une œuvre numérique contre de l’Ethereum, par exemple, peut être interprété comme un revenu imposable, surtout si l’activité est régulière.

Pour les artistes numériques comme pour les mineurs amateurs, il est donc essentiel de se faire accompagner d’un fiscaliste spécialisé ou, au minimum, de bien lire les recommandations publiées par l’Agencia Tributaria. L’erreur de bonne foi n’étant pas toujours acceptée…

Vers une harmonisation européenne, mais pas immédiate

Bien que l’Espagne avance dans la mise en place d’un cadre clair, la réglementation crypto reste en transition. Le règlement MiCA va probablement transformer les pratiques d’ici fin 2025, en imposant des règles uniformisées à l’échelle de l’Union européenne. Mais en attendant, chaque pays, comme la France, continue d’appliquer ses propres critères, ses propres seuils et ses propres délais.

Cela peut malheureusement créer des situations absurdes. Un même investisseur, selon qu’il habite à Barcelone ou à Lisbonne, ne paiera pas les mêmes impôts sur une transaction identique. En attendant une harmonisation réelle, les utilisateurs doivent alors rester vigilants, s’informer correctement et choisir des solutions adaptées à leur profil comme à leurs besoins.

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