Travailler moins, payer moins, vivre mieux ? L’expatriation à Barcelone fait rêver, surtout depuis que la capitale catalane est devenue un aimant à Français. Mais entre clichés, fantasmes et désillusions, que reste-t-il vraiment du rêve espagnol ? Tour d’horizon des idées reçues les plus répandues.
Photos : Clémentine Laurent
On bosse moins en Espagne
Faux. En moyenne, les Espagnols travaillent environ 36,4 heures par semaine, contre 35,8 heures en France. Selon l’Institut national de la statistique espagnol, ce chiffre grimpe à 37,8 heures dans le secteur privé, sans compter les nombreuses heures supplémentaires, souvent non payées. Une réforme est en cours pour réduire progressivement le temps de travail à 37,5 heures d’ici 2025. En attendant, les journées restent longues.
Le catalan est obligatoire pour vivre ici
Faux, mais ça aide. Le catalan n’est pas nécessaire pour vivre ni travailler à Barcelone. La majorité des démarches peuvent se faire en espagnol, et l’anglais est souvent compris dans les quartiers les plus internationaux. En revanche, apprendre quelques bases de catalan facilite nettement l’intégration sociale et culturelle, surtout dans les milieux associatifs ou à l’école publique.
Il fait beau toute l’année
Faux. En 2024, Barcelone a connu près de 95 jours de pluie, bien plus que les années précédentes. Certes, la ville reste l’une des plus ensoleillées d’Europe, avec plus de 2 500 heures de soleil par an, mais l’idée d’un climat constamment estival est trompeuse. L’hiver peut être gris et humide, et la chaleur estivale de plus en plus écrasante.
On est mieux soigné en France qu’en Espagne
Faux. Le système public espagnol est l’un des plus performants d’Europe selon l‘Observatoire Européen de la santé. La couverture est universelle, l’accès aux soins rapide et les coûts maîtrisés. Barcelone dispose d’hôpitaux publics de très bon niveau. En comparaison, la France fait face à des délais de prise en charge de plus en plus longs.
Les Français sont détestés à Barcelone
Faux. Si quelques frictions peuvent apparaître dans certains quartiers en voie de gentrification, il n’existe pas de rejet généralisé des Français. La communauté francophone est intégrée dans le tissu social local, notamment à travers les écoles, les entreprises ou les réseaux culturels.
L’école française est hors de prix
Vrai. Comptez plusieurs milliers d’euros par an dès la maternelle pour inscrire vos enfants dans l’un des établissements français de Barcelone. Ces écoles sont parmi les plus chères d’Europe. Résultat : elles restent réservées à une minorité d’expatriés aisés ou bénéficiant d’aides spécifiques.
Les Français ne vivent qu’entre Français
Faux. Si les cercles d’expats existent, la majorité des Français à Barcelone vivent dans des quartiers mixtes, travaillent avec des Espagnols et côtoient d’autres nationalités. Les liens avec la communauté locale dépendent souvent de la durée d’installation, de l’environnement professionnel et de la volonté d’intégration.
Tous les expats sont très riches
Faux, mais ça aide. L’expatriation n’est pas réservée à une élite dorée. Beaucoup de Français ici sont professeurs, serveurs, freelances ou télétravailleurs aux revenus modestes. Cela dit, le coût de la vie ayant grimpé – notamment les loyers – disposer d’un bon salaire facilite indéniablement l’installation.
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Les expats restent pour toujours à l’étranger
Faux. Selon plusieurs études internationales, la durée moyenne d’une expatriation se situe entre 2,5 et 3,5 ans. Beaucoup rentrent en France ou s’installent ailleurs après quelques années.
Tout est moins cher
Faux. L’immobilier à Barcelone a flambé : les loyers dans les quartiers centraux rivalisent désormais avec ceux de grandes villes européennes. En revanche, la vie quotidienne reste relativement abordable : courses, sorties, restaurants ou transports sont souvent moins chers qu’à Paris.