Férié en France comme en Espagne, le 15 août, on célèbre l’Assomption, mais à Barcelone, c’est aussi le coup d’envoi de la Festa Major de Gràcia, l’une des fêtes de quartiers les plus célèbres de la ville, qui attire chaque année des centaines de milliers de personnes… tout en empêchant de dormir ses milliers d’habitants.
Cet événement décroche, sans conteste, la palme d’or de la cacophonie urbaine avec 6 jours consécutifs de fiesta dans des ruelles métamorphosées en forêts enchantées, vaisseaux spatiaux ou jungle de papier-mâché. Mais derrière elle, la concurrence est rude. Car, de mai à septembre, Barcelone se transforme en immense terrain de jeu urbain où chaque quartier semble participer au concours de la fête la plus bruyante du monde. D’ailleurs, à peine celle-ci se termine que commence la fête de Sants et ses concerts XXL. Chaque quartier a sa semaine de folie, son lot de fanfares, de castellers et de pétards.
Alors si vous pensiez que Barcelone était synonyme de farniente mais qu’arrivé à la mi-août, vous voilà avec des cernes jusqu’aux joues, voici quelques conseils pour retrouver le sommeil.
Fuir Barcelone pour déménager à la campagne
On vous voit rêver d’une retraite paisible loin des décibels. Sauf qu’en Catalogne, même le hameau le plus paumé a sa festa major, son correfoc et ses groupes de grallers prêts à vous réveiller à 8h du matin. Toutes les locations coûtent un bras, et quand vous partez enfin, votre oreiller sous le bras sur une ville de la côte, les hurlements de bandes d’adolescents prêt en découdre avec la Night Life de Lloret de Mar ont raison de votre santé mentale.
Conseil : Adoptez la zen-attitude et comme nouveau mantra : « Le bruit n’existe pas, le bruit n’existe qu’en en moi. »
Investir dans des boules Quiès
Vous pensiez sincèrement que des bouchons d’oreilles allaient sauver vos nuits ? Ils n’ont pas été conçus pour résister à un DJ set sous vos fenêtres ni aux répétitions de batucada (si vous ne savez pas ce que c’est, votre mois d’août va être très, très long). La seule solution vraiment efficace serait de scotcher un matelas autour de votre tête. Mais c’est peu pratique pour aller acheter le pain.
Conseil : Partez en mission commando et volez le minijack de la sono. Mais attention, si vous échouez, vous serez confrontés à l’opprobre populaire… À tout jamais.
Vous prendre au jeu et aller faire la sieste sur un banc au travail
La nature étant bien faite, l’Espagne offre un art de vivre que les pays du Nord n’ont pas : la sieste clandestine. Un banc à l’ombre dans la cour de votre entreprise, une table de coworking stratégique, ou même une pause « réflexion intense » la tête dans les bras : tout est bon pour grappiller 10 minutes de répit.
Conseil: Infiltrez les salles de réunion vides pour y installer discrètement votre campement.
Winter is coming
Vous comptez les jours avant l’hiver en rêvant de silence ? Ne vous réjouissez pas trop vite malheureux ! Les correfocs de La Mercè débarquent en septembre, avec leurs défilés de diables cracheurs d’étincelles qui feront passer vos nuits blanches pour un simple échauffement. D’octobre à décembre, il reste encore six fêtes avant un court répit, juste avant d’enchaîner sur le Nouvel An. Et en janvier, la Cavalcada de Reis vous offrira la douce expérience d’observer des centaines d’enfants en pleine montée de sucre se battre pour des bonbons catapultés depuis des chars multicolores.
Conseil : Se répéter qu’au fond, si on aime Barcelone, c’est aussi pour ça : parce que l’espace public appartient aux voisins, aux enfants, aux groupes de rock de quartier et aux traditions qui refusent de mourir. Et qu’il y a un charme fou à voir son quartier se transformer, quelques jours par an, en parc d’attraction éphémère.
