Souvent vue comme une ville où les idylles durent une nuit, Barcelone abrite pourtant de très belles histoires d’amour, au départ pas toujours parties pour durer. Témoignages.
Photo : Louis
Chaque été, Barcelone devient décor de cartes postales sentimentales. On s’y croise sur une piste de danse ou au détour d’un bar du Gòtic, on s’embrasse à l’ombre d’une ruelle ou sous les stroboscopes d’un club, et c’est tout. Mais certaines aventures d’un soir résistent, traversent les frontières et finissent par s’installer. Pour Cyane, bientôt 22 ans, prof de yoga, Barcelone devait n’être qu’une parenthèse. Un stage de quatre mois en mars, quelques sorties entre amies françaises… Jusqu’à ce soir-là, dans un bar de salsa. Elle n’en avait jamais dansé, mais avait décidé de « tenter de nouveaux trucs ».
Photo : Cyane Morel
Sur scène, Soriano, maintenant presque trentenaire, danseur et prof. Le courant passe immédiatement. Ils se revoient dès le lendemain, lors d’un de ses événements. Il lui glisse son numéro, et le dernier mois qu’il lui reste en ville se transforme en marathon amoureux, chaque jour ensemble. Mais la réalité les rattrape et Cyane doit rentrer en France. Plutôt que de tout arrêter, ils se lancent dans une relation à distance. « Je continuais mes études, donc on se voyait une fois par mois, en bus, soit à Toulouse soit à Barcelone. C’était long, mais moins cher que le train », raconte-t-elle. Un an plus tard, elle revient pour un second stage. Cette fois, ils cherchent un appartement ensemble. Deux ans et demi plus tard, ils vivent toujours à Barcelone.
« La meilleure décision de ma vie »
Louis, 33 ans, vidéaste indépendant, n’avait pas prévu de sortir tard ce mercredi soir d’août 2024. Il avait simplement décidé d’aller à l’anniversaire de sa cousine dans le Born, boire quelques bières, manger deux ou trois tapas, et partir à minuit pour « respecter l’engagement pris avec [lui]-même », c’est à dire être frais et dispo pour travailler le lendemain. Mais sur le chemin du retour, on le convainc de boire un dernier verre dans un bar du Gòtic, et il accepte. « La meilleure décision de ma vie », résume-t-il. Morgan, 34 ans, est à l’intérieur avec sa sœur. L’Américaine vit à Oslo depuis peu, et c’est sa première fois à Barcelone.
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Les conversations s’enchaînent, jusqu’à ce que la cousine de Louis décide de partir en boite. « Il fallait que je rentre, je travaillais le lendemain… Mais j’étais sous le charme de Morgan et j’ai décidé de rester avec eux. » La soirée se prolonge au Moog jusqu’au premier baiser à 4h du matin. Le lendemain, Morgan lui envoie un message : « Merci pour cette soirée, meilleur tour guide de Barcelone. » Il l’invite aussitôt à dîner, avec sa soeur et d’autres amis. La fatigue de deux nuits blanches ne suffit pas à l’empêcher de suivre le groupe au Razzmatazz.
Photo : Louis
Morgan repart pour Oslo le lendemain, mais l’invite à venir. Deux semaines plus tard, il est dans un avion pour la Norvège. Un an que leur relation se construit à distance, ponctuée de retrouvailles à Barcelone, à Oslo, à Paris ou de l’autre côté de l’Atlantique, chez la famille de Morgan dans le Midwest américain. « L’option la plus probable est qu’elle vienne vivre ici », confie Louis, qui compte les jours.
Dans une ville où les histoires d’été se consument aussi vite qu’un coucher de soleil sur la Barceloneta, certains couples prouvent que la flamme peut traverser l’hiver. Même ici, les amours passagers savent parfois prendre racine.