À Barcelone, les Français adoptent volontiers les recettes espagnoles du bien-être : sieste pratiquement millimétrée, diète méditerranéenne, balades face à la mer ou séances de pilates rythment leur quotidien.
Quitter la France pour Barcelone, ce n’est pas seulement changer de décor. C’est aussi troquer le stress contre une promenade au bord de la Méditerranée, les repas rapides contre une salade colorée, et parfois même découvrir l’art ancestral espagnol de la sieste. Ce n’est pas Marie, parisienne de 55 ans et barcelonaise de cœur depuis 10 ans, qui dira le contraire. Cette adepte du bien-être mise sur les séances de sport trois fois par semaine, des balades en montagne et à la plage et une diète méditerranéenne pour se sentir bien dans son corps et dans sa tête.
« Nous habitons dans Collserola, côté Sarrià. J’y fais beaucoup de balades en montagne avec mes deux petites chiennes, mais aussi régulièrement sur la plage. J’adore particulièrement les mois d’hiver, que je trouve absolument magnifiques en bord de mer. Ces promenades sont devenues une habitude, une vraie source de bien-être », confie-t-elle.
Une quête d’équilibre qui passe aussi par le sport, selon elle. « Vivre au soleil incite vraiment à prendre soin de soi, à chercher le bien-être. On a envie de se sentir bien dans son corps, et, à travers cela, bien dans sa tête. Le beau temps s’y prête parfaitement. Entre les montagnes et les paysages, il y a beaucoup de choses à faire à l’extérieur. Que ce soit à Montseny, à Montserrat ou ailleurs, les balades sont magnifiques. »
L’art de la sieste
Adrien, lui aussi présent à Barcelone depuis presque 10 ans, mise tout sur la sieste, véritable institution nationale. « Je ne la fais pas tous les jours, mais presque. Pendant 35 minutes à chaque fois », explique-t-il. C’est du précis. Et davantage une question de survie qu’un luxe quotidien avec les températures estivales. « Avec la chaleur et l’humidité de la ville, je me lève plus tôt, mais après le déjeuner, je fais la pause au pic de chaleur. Cela me permet de mieux tenir jusque 20h quand la température retombe. » Et quand on demande à cet expatrié de 38 ans s’il conserverait cette habitude typiquement espagnole s’il devait un jour retourner vivre en France, sa réponse est sans appel : « Jamais je ne rentrerai en France ! »
Adrien aurait effectivement tort de se priver: selon une métarevue de 54 études publiée dans le magazine Sleep Medicine, la sieste, même courte, améliore notablement la vigilance, la mémoire et la vitesse de traitement, quel que soit le sommeil nocturne. Chez les sportifs de haut niveau, une sieste post-déjeuner de 25 à 45 minutes booste également l’agilité, les performances au saut et la concentration. De son côté, la NASA recommande une micro-sieste de 26 minutes précisément pour augmenter l’alerte de 54% et l’efficacité de 34%.
Le package complet du bien-être à l’espagnole
Rafaëlle, 30 ans, tient, elle aussi, à cœur le sacro-saint marathon horizontal à l’espagnole. Enfin, elle a plutôt pris un abonnement pour tout le package jaune et rouge. « Sieste, diète, marche au bord de la plage, faire pousser de grandes plantes sur le balcon… La totale », nous raconte-t-elle. Pourquoi s’en priver si cela nous fait du bien? Surtout qu’elle n’est pas seule dans cette nouvelle vie « healthy »: « C’est surtout mon copain qui applique le tout », précise-t-elle. « La sieste tous les jours, après manger, surtout avec cette chaleur. » Son avantage: il est freelance, donc choisit son emploi du temps.
« Pour ce qui est de la diète, on mange tous les deux moins gras, on se fait plus souvent des salades. Lui va même parfois jusqu’à sauter un repas dans la journée. Le soir, on mange aussi plus de légumes qu’avant », indique-t-elle. Les causes de ces nouvelles habitudes: la chaleur, oui, encore et toujours, mais aussi « Barcelone qui donne envie de vivre dehors et avec peu de vêtements », rit-elle. « En montrant plus son corps, on veut en prendre mieux soin. » Elle s’est donc naturellement mise au sport, principalement au Pilates, alors qu’elle n’était pas du tout intéressée avant de débarquer dans la Cité comtale, il y a huit mois. « J’ai beaucoup plus envie de profiter de l’extérieur, de bouger, et ça se voit sur mon corps et mon moral », sourit la jeune femme qui travaille comme RH expérience employés.
Finalement, ces petits rituels ibériques n’ont rien d’anecdotique : ils changent le quotidien, le moral et même la façon de regarder son corps. Comme le dit Rafaëlle, « Barcelone donne envie de vivre dehors »… et parfois, ça suffit pour se sentir mieux partout, même dedans.
