Plages en Espagne : pas de trêve pour la guerre des parasols

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Face à des plages toujours plus bondées, les municipalités espagnoles multiplient les contrôles et les sanctions pour favoriser un usage respectueux de l’espace public. 

Fin août, 8h du matin sur la plage de San Antonio à Cullera près de Valence. La mer est paisible, le ciel dégagé et le sable presque vierge, encore libre des centaines de baigneurs qui viendront bientôt s’y poser. Deux retraités, des touristes de 75 et 80 ans, se sont levés tôt pour être sûrs d’avoir la meilleure place sur la plage. Ils tracent dans le sable des démarcations pour réserver leur espace avant de s’apprêter à repartir pour prendre leur petit-déjeuner. Mais alors qu’ils terminent d’installer leurs affaires, la police municipale débarque et leur inflige une amende de plusieurs centaines d’euros. Les deux touristes sont également sommés de reprendre leurs affaires, ou de rester sur place.

Cette pratique qui consiste à réserver une place tôt le matin à renfort de parasols, serviettes et tracés au sol, avant de repartir puis revenir toute la journée, s’est multipliée avec le phénomène des plages toujours plus bondées. Pour y remédier et favoriser le vivre-ensemble, de nombreuses communes ont donc décidé de voter des décrets municipaux l’interdisant, patrouilles policières et sanctions financières à la clé. Entre 300 et 750 euros à Cullera, jusqu’à 3000 euros à Benidorm ou Gandia.

Une fourrière pour les parasols abandonnés

Pire, en Andalousie, et notamment à Torrox ou Vélez, si la police enlève elle-même les affaires du contrevenant absent, il lui faut débourser 50 euros pour récupérer ses biens à la fourrière des parasols et chaises de plage. « Il est interdit de réserver un espace physique sur les plages, à toute heure du jour ou de la nuit, en plaçant sur le sable tout type d’objet ou d’équipement (chaises, parasols, tables, tonnelles, etc.) sans la présence physique de leur propriétaire », a expliqué la municipalité de Torrox.

La mesure ne fait pas l’unanimité. Entre les baigneurs adeptes de réserver leur espace et estimant ne déranger personne, et les autres, las de devoir trouver une place en bout de plage, alors que tous les espaces avec parasols devant eux sont vides une bonne partie de la journée.

Pour les mairies, il s’agit avant tout d’encourager des comportements respectueux et civiques. Les mesures sont accompagnées de grandes campagnes de sensibilisation, notamment à Cullera, qui a placardé près de la plage des affiches « Ne le laisse pas seul ». Se référant, bien sûr, au parasol.

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