Tourisme en Espagne : un été décevant malgré une affluence record

vacances en Espagne

Les professionnels du tourisme espagnol affichent un optimisme mesuré : si les chiffres de fréquentation restent en hausse, les dépenses moyennes par touriste montrent des signes de ralentissement.

Photo : Clémentine Laurent

La haute saison s’achève sur une note contrastée pour le tourisme espagnol. Si les arrivées de visiteurs internationaux poursuivent leur progression, les professionnels constatent une baisse sensible du niveau de consommation, notamment en restauration. Selon les premières estimations du secteur, le volume de visiteurs étrangers a de nouveau augmenté cet été. Mais cette dynamique n’a pas été suivie d’une croissance équivalente des dépenses. En cause : l’inflation persistante, la hausse des prix de l’hébergement, ou encore un changement des habitudes de consommation.

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« L’occupation a été très bonne, mais on sent que les clients consomment moins au restaurant », observe Santiago Vallejo, représentant du think tank la Mesa del Turismo. Un constat partagé par les hôteliers, qui notent une pression croissante sur la rentabilité, malgré un bon taux de remplissage. Les voyagistes, eux, se veulent plus optimistes : la Confédération espagnole des agences de voyages (CEAV) anticipe une hausse de chiffre d’affaires de 7 à 8 % sur un an, portée notamment par les départs à l’étranger.

La canicule vide les terrasses andalouses

Dans le détail, certaines régions comme l’Andalousie ont souffert de vagues de chaleur qui ont vidé les terrasses de l’intérieur des terres, tandis que le littoral a mieux résisté. Le marché allemand, deuxième en importance pour l’Espagne, s’est montré plus prudent cet été. Les professionnels y voient l’effet combiné d’une météo clémente en Europe centrale et d’un contexte économique tendu en Allemagne.

Le secteur note également un recul du touriste national, en partie remplacé par des voyageurs étrangers. Une tendance qui pèse sur la consommation, plus modeste hors des grandes zones touristiques.

Enfin, un phénomène structurel pourrait également expliquer cette évolution : l’essor du logement touristique indépendant, au détriment de la restauration traditionnelle. « On achète au supermarché, on partage des plats, on limite les sorties, on s’adapte », résume José Antonio Vega, économiste à Comillas ICADE.

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