Barcelone, 3e ville d’Europe où l’on meurt le plus à cause du changement climatique

Entre juin et août, 786 Barcelonais ont succombé à la chaleur. Selon une étude européenne, 80 % de ces décès sont directement liés au changement climatique.

Entre juin et août 2025, 630 décès ont été directement attribuables au réchauffement climatique. Autrement dit, ces morts n’auraient pas eu lieu si le climat n’avait pas été altéré par l’activité humaine, principalement la combustion d’énergies fossiles. Ce bilan place Barcelone au même niveau qu’Athènes, et juste derrière Rome (835 décès) et Milan (1 156), en tête du triste classement établi par l’Imperial College London et la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

“Les zones urbaines sont en première ligne face à la crise climatique, et ce sont les communautés les plus vulnérables qui paient le prix fort”, a réagi Jaume Collboni, maire de Barcelone. Un avertissement qui résonne avec les conclusions de l’étude : l’adaptation ne suffira pas, seule une réduction rapide des émissions peut éviter une hécatombe estivale récurrente.

D’autres grandes villes espagnoles figurent également parmi les plus touchées en Europe. Madrid se classe septième, avec 387 décès supplémentaires imputés au réchauffement. À Valence, 173 morts ont été recensés, contre 120 à Saragosse. Dans le sud du pays, la chaleur extrême a été responsable de 63 % des décès liés à la chaleur à Séville, et de 72 % à Grenade. Les personnes âgées paient le plus lourd tribut : 85 % des décès concernent les plus de 65 ans, dans un continent au vieillissement rapide.

Le signal d’alarme des scientifiques

L’étude, qui s’appuie sur des données climatiques réelles et des modélisations, révèle que les températures estivales ont été en moyenne supérieures de 2,2 °C à ce qu’elles auraient été sans le réchauffement climatique. Ce différentiel, bien que modeste en apparence, suffit à provoquer des milliers de morts.

Au total, le changement climatique aurait causé 16 500 décès supplémentaires dans les 850 villes analysées. Si les émissions de gaz à effet de serre n’avaient pas modifié le climat, près de 8 000 vies auraient pu être épargnées.

“La chaîne de causalité entre la combustion des énergies fossiles, l’augmentation des températures et la mortalité est indiscutable”, souligne la climatologue Friederike Otto, co-autrice de l’étude. Elle rappelle qu’avec un réchauffement planétaire de 1,3 °C actuellement, “des milliers de personnes meurent déjà à cause de la chaleur”. Et d’alerter : “À +3 °C, ce sera un été européen bien plus chaud, et bien plus mortel”.

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