6 jours, 106 concerts, 16 scènes… Non, ce n’est pas le programme des prochaines Solidays mais l’un des rassemblements les plus populaires de Barcelone : la Mercè.
Dès aujourd’hui et jusqu’au dimanche 28 septembre, la ville entière se transforme en terrain de jeu grandeur nature. Contrairement aux festes majors de quartier comme Gràcia ou Sants, ici ce n’est pas un seul barrio qui s’anime mais toute la capitale catalane, du centre historique aux plages.
Bienvenue dans ce jeu urbain géant où chaque choix vous entraîne dans une nouvelle aventure. Bravez la foule dans les venelles du centre historique,perdez vos amis… et retrouvez-les peut-être au lever du soleil.
Aux origines de La Mercè : la vierge et les insectes sauteurs
Retour au Moyen Âge. Barcelone est menacée par une invasion… de sauterelles. La ville panique, appelle à l’aide, et c’est la Mare de Déu de la Mercè, la Vierge de la Miséricorde, qui vient sauver la mise. En remerciement, elle est proclamée patronne de la ville en 1687. Depuis, chaque automne, les Barcelonais lui rendent hommage en se transformant pendant une semaine en joyeux orthoptères qui bondissent d’une expo à un concert en passant par un apéro à la Casa Vincent.
Si vous pensez qu’affronter des criquets géants est plus facile que de survivre à Barcelone en 2025, rendez-vous au jardin botanique historique pour une visite guidée gratuite.
Si vous croyez que c’est une métaphore de la recrudescence d’expatriés, restez chez vous, on n’est jamais trop prudents.
FOMO : 106 concerts, 0 chance de tout voir
La programmation est si dense qu’il faudrait se cloner : impossible d’être au théâtre grec de Montjuic, Place de la Catalogne et sur le parvis de la Cathédrale en même temps.
Si vous êtes un as de l’organisation, épluchez le programme et préparez un tableau Excel avec lieux, horaires et codes couleur en fonction du type d’évènements.
Si vous préférez l’impro, partez nez au vent, vous promenez dans le Barrio Chino, vous finirez sûrement Rambla de Raval à danser sur le beat envoûtant du groupe portugais Girl 96.
Pussy Riot, bière et amende surprise
Il est 23 heures sur la Plaça Catalunya. Vous levez votre poing vers le ciel, persuadés de participer à une révolution punk-féministe en direct. Mais les agents municipaux vous rappellent cruellement à la réalité avec une amende de 25 euros pour boire une Estrella dans la rue.
Vous payez sur-le-champ ? Félicitations, vous venez d’acheter la bière la plus chère de votre vie.
Vous faites semblant de ne pas comprendre l’espagnol ? Plot twist : la maréchaussée parle mieux français que vous.
Alvilda et le téléporteur urbain
Minuit sonne. Le girlsband parisien Alvilda égraine ses premières notes aux accents powerpop et aux paroles qui vous transporte sur les trottoirs de Paris. Sauf qu’ici, les gens dansent et sourient. La schizophrénie géographique est totale.
Vous fermez les yeux et vous laissez gagner par la nostalgie : un pickpocket en profite pour subtiliser votre téléphone.
Vous restez aux aguets : félicitations, vous devenez un vrai Barcelonais, ce qui ne vous empêchera pas de vous faire marcher sur les pieds ou de vous prendre un coup de coude dans les côtes.
Boss final : le métro
La mairie prolonge les horaires, mais soyons honnêtes : rentrer chez soi pendant la Mercè relève plus de la performance olympique qu’un simple trajet dans les transports publics. Couloirs bondés, chaleur moite sur les quais, clim à fond dans les wagons, et championnat de palmas dans les rames.
Vous choisissez le métro ? Félicitations, vous venez de valider la première épreuve de ce grand triathlon urbain. Rendez-vous l’année prochaine.
Vous optez pour le taxi ? Dans la queue pour en attraper un, vous rencontrez quelqu’un qui vous propose de partager la course. Malheureusement, il finit par vous vomir sur les pieds.
Peu importe vos choix, vous rentrez à l’aube avec des confettis dans les cheveux, un mystérieux nouveau contact nommé “Pep Castellers”, et la certitude de pouvoir enfin dire que vous connaissez la vraie Barcelone.
