Rentrée de la French Tech Barcelona : y a-t-il une vie après la tech ?

La French Tech Barcelona a organisé sa 5e soirée de rentrée sous le signe de l’inspiration et l’ouverture. Dans un écosytème où la passion est au coeur du quotidien, l’hisoire de Céline Collette qui a quitté Google pour devenir beach-volleyeuse professionnelle a inspiré le public. 

La tech en a marre de parler de la tech. « On est souvent un peu monomaniaques dans nos vies professionnelles, mais est-ce que ma passion est mon travail, est-ce que je peux me nourrir d’autres de mes passions ? », interrogeait Guillaume Rostand, président de la French Tech Barcelona, pour lancer la soirée. « L’histoire de Céline sera peut-être l’étincelle pour changer la façon de voir nos carrières. » 

Et il est vrai que le parcours de Céline Collette n’est pas banal. Après 10 ans dans la tech, elle a quitté « le job de rêve » chez Google à Manhattan pour se lancer à fond dans le beach-volley. « Je ne me suis pas réveillée un matin en me disant que je lâchais tout pour suivre ma passion, c’est tout un processus de décision », raconte-t-elle. Le point de basculement ? « Je ne voulais pas continuer à me demander ce qu’aurait été ma vie si j’avais suivi ce qui me faisait vraiment vibrer ». 

celine collette

Alors malgré la peur, justifiée, de ne plus gagner autant d’argent, la jeune femme se lance. Désormais, elle vit l’été à Barcelone et l’hiver à Rio, des villes moins chères que New York, et bien équipées pour le beach-volley. Sa vie tient dans quelques valises et elle paie ses factures en faisant du coaching motivationnel et en racontant son histoire lors de conférences. « On ne peut pas vivre du beach-volley, sauf une dizaine d’équipes au monde ».

L’assistance, elle, est mi-charmée, mi-dubitative. « Est-ce que cela aurait aussi bien marché pour toi si tu n’étais pas passée par Google ?  » « Est-ce que tu penses à l’après ? Tu n’as pas peur de ne plus pouvoir revenir dans la tech qui change tellement vite ? » Mais non, Céline n’a plus peur. Elle répond être moins impressionnée par de nouvelles technologies à apprendre que par des beach-volleyeuses qui font deux têtes de plus qu’elle. Le sport de haut niveau mais aussi la recherche de sponsors et de clients lui ont fait développé des qualités valorisées en entreprise. Et à ceux qui s’interrogent sur leurs propres carrières, elle conseille de s’impliquer encore plus dans leur passion avant de tout quitter. Pour voir si ça leur plait vraiment, si leur nouvelle vie pourrait fonctionner.

Un environnement tech à maturité

La french tech de Barcelone a mûri, au même rythme que son écosystème. Plus fournie, plus variée, elle s’ouvre à de nouveaux horizons, portée par un optimisme partagé. Fini le temps où les entreprises du secteur se comptaient sur les doigts de la main, et où les plus petites peinaient à recruter face à Google ou Criteo. « Désormais, nous sommes nombreux à proposer des projets intéressants et des conditions salariales attrayantes », explique Benoit Fabre, fondateur et directeur de Papernest, partenaire de la soirée.

En moins de dix ans, l’environnement tech s’est structuré, attirant des profils expérimentés de toute l’Europe, et au-delà. « Barcelone n’est plus une destination de jobs non qualifiés ou de retraites au soleil, elle devient une capitale économique qui a son mot à dire face à Londres, Berlin ou Paris », poursuit le chef d’entreprise, estimant que « ce n’est que le début ».

La ville catalane ne cesse d’attirer entreprises et talents, jouant encore sur sa qualité de vie mais aussi désormais sur le dynamisme de ses entreprises innovantes. Peut-être est-elle vraiment en train de réaliser l’ambition qui la porte depuis plus d’une décennie : devenir la Silicon Valley de l’Europe.

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