D’après la dernière enquête réalisée par la mairie, l’insécurité reste la principale source d’inquiétude pour les habitants, mais c’est la question du logement qui enregistre la progression la plus spectaculaire.
Photos : Cyane Morel
Dans les rues de Barcelone, la crainte de se faire voler un téléphone ou l’impossibilité de trouver un logement abordable nourrissent un même sentiment d’impuissance. Ils sont désormais plus d’un Barcelonais sur cinq (20,8 %) à désigner l’accès au logement comme le principal problème de la ville. Un bond de 8,5 points en un an, jamais observé depuis la création de cette enquête en 1989. Et lorsque la question est posée sur un plan personnel, le logement devient la première préoccupation pour 16 % des personnes interrogées.
“Ce chiffre reflète un malaise structurel”, explique Màrius Boada, directeur de l’Oficina Municipal de Dades, en présentant les résultats aux côtés de la première adjointe Laia Bonet. “Dans le baromètre réalisé en juin, même avec un échantillon plus réduit, le logement apparaissait déjà comme l’enjeu majeur.”
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L’enquête révèle aussi une radiographie fine du logement : 57 % des habitants vivent dans un logement qu’ils possèdent, 40 % sont locataires, et 1 % louent une chambre. Moins de 1 % bénéficient d’un loyer social.
L’insécurité, un mal persistant
Malgré cette poussée du mal-logement, c’est encore la sécurité qui domine les inquiétudes (26,5 %), même si ce taux recule légèrement par rapport à l’année précédente. Un paradoxe : alors que la criminalité baisse dans certains quartiers, le sentiment d’insécurité, lui, semble s’ancrer durablement dans les esprits.
En revanche, d’autres sujets perdent en intensité. La propreté, longtemps dans le trio de tête des préoccupations, recule de 2,5 points. Même tendance pour le tourisme, qui ne représente plus qu’une inquiétude pour 5,7 % des sondés.
Les Barcelonais aiment leur quartier
La perception de la ville évolue en demi-teinte : 47 % des Barcelonais estiment que leur ville a stagné ou empiré sur un an, contre 30 % qui parlent d’amélioration. Et pourtant, l’amour de Barcelone ne se dément pas : la note de satisfaction grimpe à 7,5/10. Encore plus lorsqu’on parle de leur quartier : 7,9 en moyenne.
Plus d’un Barcelonais sur deux choisirait de vivtre dans le même quartier s’il en avait le choix. Sant Martí se distingue comme le district le plus apprécié, tandis que les habitants de Ciutat Vella affichent un regard plus critique.
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Enfin, l’étude montre qu’un Barcelonais sur dix ne parle ni catalan ni castillan dans sa vie quotidienne. Le catalan est utilisé régulièrement par 35 % des habitants, le castillan par 55 %.