jeudi 23 octobre 2025

L’Espagne, locomotive de la croissance en Europe pour la 2e année consécutive

Mairie de Barcelone

Alors que la plupart des grandes économies ralentissent, l’Espagne continue de surprendre. Le Fonds monétaire international (FMI) a relevé ses prévisions de croissance pour 2025, estimant que le pays enregistrera une hausse de 2,9 % de son produit intérieur brut. 

L’économie espagnole a (encore) le vent en poupe. Dans un contexte mondial pour le moins instable, entre tensions géopolitiques, ralentissement des échanges commerciaux internationaux et inflation, la péninsule ibérique poursuit sa croissance pour la deuxième année consécutive. Selon le dernier rapport du FMI, elle dépasse ainsi largement celle de ses voisins européens : 2,9 % contre 1,2 % pour la zone euro, 1,6 % pour les États-Unis et à peine 0,5 % pour l’Allemagne.

Cette vigueur surprend d’autant plus que la plupart des grandes économies ont vu leurs prévisions révisées à la baisse. En Europe, seule la France atteint timidement 1 %. L’Espagne, elle, conserve une trajectoire solide, soutenue par la consommation intérieure et l’investissement public.

Lire ausssi : Pourquoi les Espagnols ne profitent-ils pas de la croissance record de leur pays ? 

Pour le FMI, cette performance s’explique par plusieurs facteurs : un marché du travail particulièrement dynamique, avec un chômage en baisse constante, une reprise du tourisme à des niveaux supérieurs à ceux d’avant la pandémie, et des fonds européens bien injectés dans l’économie réelle. L’institution salue également la compétitivité accrue du pays dans les énergies renouvelables et la transition industrielle. Des secteurs comme l’automobile, la logistique ou les services numériques ont contribué à maintenir la cadence, malgré le ralentissement mondial.

Une dette élevée et un ralentissement en 2026

Le revers de la médaille reste la dette publique. Malgré la reprise, elle ne repassera pas sous la barre des 90 % du PIB dans les cinq prochaines années, a souligné le FMI. En 2023, elle s’élevait déjà à 109 %, et les efforts du gouvernement espagnol pour réduire le déficit n’inverseront la tendance que très lentement. Madrid devra composer avec un déficit budgétaire encore supérieur à 3 % du PIB à moyen terme.

Enfin, le FMI comme la plupart des économistes estiment que l’envolée de la croissance espagnole ne va pas durer. Des signaux de ralentissement devraient être perceptibles dès 2026, avec une croissance estimée à 2%. En cause : moins de fonds européens injectés, un essouflement de la hausse du tourisme, la conjoncture internationale et la prudence budgétaire exigée par Bruxelles.

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