La peinture et le parfum sont deux arts majeurs. Peut-on extraire l’essence de l’un et de l’autre pour donner vie à une nouvelle création ? Incontestablement, la réponse est oui, et la famille barcelonaise Carner le prouve avec Figman. Cette eau de parfum, conçue en Catalogne, est la traduction olfactive d’un tableau de Salvador Dalí : L’Homme Figuier.
Extrait de la collection Flordali / Les Fruits en 1969, L’Homme Figuier est probablement l’une des œuvres les plus méditerranéennes de Dalí. Le fruit, d’abord, germe au bord de la Grande Bleue, et le tableau lui-même est une ode à la Méditerranée. Le « corps » de l’« homme-figuier » est suggéré : un tronc ou une surface de forme humanoïde, floue, aquarellée, mêlant végétal et matière humaine. Au bas de l’image, l’implantation dans le sol est évoquée, mais l’impression de flottement demeure permanente.
L’anthropomorphisme de cette œuvre est manifeste : l’arbre devient corps, le corps devient arbre. Avec Sara Carner, l’arbre-corps devient parfum — une métamorphose qui s’inscrit dans la tradition surréaliste de Dalí. La marque de parfum Carner, née au cœur du quartier de l’Eixample, symbole du modernisme catalan, ambitionne de traduire l’âme de Barcelone en fragrances. Chaque parfum raconte une facette de la ville : ses rues baignées de lumière, ses ateliers d’artisans, ses cafés, son port, ses nuits d’été. Pour Figman, c’est la lumière de la Méditerranée qui s’exprime dans une fragrance mêlant bergamote italienne, cardamome indienne et figue fraîche — un souffle vert, aromatique et piquant, comme une promenade au lever du jour dans un jardin catalan après la pluie.
Nico Salvado, ambassadeur de Figman
Nico Salvado, cofondateur d’Equinox, est tombé sous le charme de cet univers Dalí/Carner. « L’Eixample, pour moi, c’est le cœur moderniste de Barcelone, le quadrillage sur lequel la ville repose. Ce n’est pas pour rien que j’y vis depuis quinze ans et que, historiquement, la rédaction d’Equinox y est installée. C’est ici que les marques charismatiques se créent et se développent. » Presque naturellement, Nico Salvado est devenu ambassadeur de Figman.
« J’ai découvert ce parfum dans une chambre du Palace, en marge d’une soirée privée qu’Equinox organisait pour son anniversaire. Avoir donné suite à un tableau avec un parfum, c’est une expérience artistique très pointue », confie le journaliste.
« Ce mélange de l’univers français qu’a connu Dalí avec la culture catalane fait écho à ce que représente Equinox. Et puis, Dalí est un contemporain de Gainsbourg. Ils se sont croisés mille fois sans se rencontrer à Paris. Il faut lire le livre Gainsbourg i Dalí, moi non plus de Pere Francesch Rom, et la chronique qu’en a faite Aurélie Chamerois sur Equinox. “La peinture est un art majeur, alors que la musique est un art mineur”, s’emportait Gainsbourg, totalement ivre, dans l’émission Apostrophes de Bernard Pivot en 1986. Je ne sais pas pourquoi, mais quand j’ai découvert Figman, je me suis remémoré cette scène. Gainsbourg est avant tout un peintre. Comme Dalí. Comme ce parfum Figman, qui est une peinture invisible, olfactive, que je porte sans cesse », se souvient Nico Salvado.
« Au-delà de porter le Figman, en accord avec la famille Carner, le fondateur d’Equinox en est désormais l’ambassadeur. Le parfum est le marqueur des mémoires, ça fait partie de la vie », conclut Nico Salvado.
FIGMAN de Carner Barcelona : la page officielle.
