mardi 4 novembre 2025

Paiement par carte : comment l’Espagne a une longueur d’avance sur la France

moins cher en espagne

Alors qu’en France, certains commerçants refusent encore les petits paiements par carte, l’Espagne semble avoir une longueur d’avance : aucun minimum légal n’est requis, et le sans contact s’impose partout. Dans les cafés, les pharmacies ou les marchés, sortir sa carte bancaire est devenu un réflexe quotidien. 

En Espagne, sortir sa carte bancaire, même pour acheter des médicaments à 25 centimes la boîte, est devenu une habitude. Les commerçants y acceptent de plus en plus volontiers les paiements électroniques, sans imposer de montant minimum. Aucune loi n’interdit le paiement par carte, et la tendance, soutenue par la baisse des frais bancaires et la généralisation du sans contact, va vers une acceptation totale, y compris pour les petites sommes.

Les Espagnols ont largement adopté les solutions de paiement mobile, comme Apple Pay ou Bizum, une application locale qui permet de transférer de l’argent instantanément entre particuliers ou de régler dans de nombreux commerces. Cette souplesse renforce encore la culture du paiement numérique, désormais bien ancrée dans la vie quotidienne.

En France, la carte reste un geste moins automatique

En France, la situation reste plus contrastée. Si le paiement sans contact s’est largement répandu depuis la pandémie, les commerçants peuvent encore fixer un montant minimum, généralement autour de 5 à 10 €, pour compenser les commissions bancaires. Rien ne les oblige légalement à accepter la carte pour de petits montants, tant que le client en est informé. Cette condition doit donc être clairement affichée dans le magasin, par exemple à la caisse ou à l’entrée. Si le commerçant refuse un paiement par carte sans en avoir informé ses clients, ces derniers peuvent signaler la pratique à la répression des fraudes.

Les frais bancaires jouent ici un rôle déterminant. En France, les commissions prélevées sur chaque transaction varient en moyenne entre 0,3 % et 1,75 %, selon la banque et le type de carte. En Espagne, elles sont souvent plus basses, surtout pour les petits montants : certaines banques appliquent 0,1 % à 0,2 % pour les paiements inférieurs à 20 €. Ces coûts moindres favorisent une utilisation plus systématique de la carte, là où en France, les frais plus élevés incitent encore certains petits commerçants à imposer un minimum d’achat.

Résultat : alors qu’en Espagne, on paie désormais sa baguette ou son ticket de métro d’un simple geste, en France, il n’est pas rare qu’un achat à 2 € se solde par la recherche de quelques pièces au fond du porte-monnaie.

Portée par la numérisation rapide du commerce et la confiance dans les paiements électroniques, l’Espagne fait figure de modèle européen en matière de paiement fluide et accessible à tous. En France, la transition se poursuit mais reste freinée par la culture du cash et le coût des transactions.

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