L’attractivité internationale de Barcelone redessine la géographie du patrimoine haut de gamme. Jadis cantonné à Pedralbes et Sant Gervasi, le marché du luxe immobilier se réoriente désormais vers des quartiers plus centraux ou en reconversion, portés par une nouvelle clientèle fortunée aux profils cosmopolites.
Central, doté de grands appartements aux hauts plafonds et aux belles façades, l’Eixample est en train de devenir le nouveau quartier des plus hauts revenus. Les acheteurs, souvent issus de la tech, et venus des États-Unis, de Chine ou d’Inde, privilégient désormais une expérience urbaine plus intégrée. Pour ces investisseurs, le prestige ne réside plus seulement dans la superficie ou l’exclusivité, mais dans l’emplacement, le patrimoine architectural et la qualité de vie.
Selon plusieurs agences spécialisées dans l’immobilier haut de gamme, les biens les plus prisés sont des appartements modernistes entre 120 et 200 mètres carrés, avec plafonds hauts et détails d’époque, dont le prix dépasse désormais les 8.000 euros le mètre carré. Ce tarif, en hausse de 10 % sur un an, est deux fois supérieur à la moyenne barcelonaise.
La mer, le grand atout de Barcelone
Après l’Eixample, des quartiers comme Diagonal Mar et Poblenou gagnent également en popularité. Ces zones attirent une clientèle en quête de services résidentiels complets et de proximité avec le front de mer. À l’inverse, les secteurs traditionnellement résidentiels de la Zona Alta (quartiers en hauteur, au-dessus de l’avenue Diagonal) perdent du terrain auprès des fortunes émergentes.
La segmentation budgétaire confirme cette tendance : en deçà d’un million d’euros, les acheteurs sont majoritairement locaux. Et au-delà de 2,5 millions, la demande devient presque exclusivement étrangère, avec une prépondérance d’acheteurs américains. Ces acquisitions concernent aussi bien des résidences principales que des investissements patrimoniaux.
Lire aussi : Sant Andreu, le dernier quartier authentique de Barcelone ?
À Madrid, la dynamique est similaire mais les prix atteignent des sommets. Le quartier de Salamanca, lui aussi très central et historique, dépasse les 13.000 euros le mètre carré. Dans cette zone, un million d’euros ne permet plus que l’achat d’un appartement rénové de 80 mètres. D’autres arrondissements comme Chamberí ou Chamartín enregistrent également une envolée des prix depuis cinq ans, portée notamment par l’arrivée massive d’investisseurs latino-américains.
