Dans un pays où chaque place de train est traditionnellement numérotée, le ministre espagnol des Transports a fait une annonce suprenante : il envisage d’autoriser les trajets debout dans certains trains, pour optimiser l’occupation et limiter les abus liés aux abonnements.
Le ministre espagnol des Transports, Óscar Puente, veut révolutionner les habitudes de voyage ferroviaire. Lors d’une interview accordée à la radio Cadena SER, il a suggéré que la Renfe, l’opérateur public, pourrait prochainement vendre des billets sans siège attitré. En clair, autoriser les passagers à voyager debout sur certains trajets.
L’idée, inspirée selon lui de pratiques courantes dans d’autres pays européens, vise à maximiser le taux de remplissage des trains, jusqu’à atteindre, espère-t-il, « 100 % d’occupation ». « Ici, on ne vend pas de places debout, contrairement à ce qui se fait ailleurs en Europe », a-t-il justifié. Le président de bla Renfe serait, d’après le ministre, « très favorable » à cette initiative, du moins sur des lignes courtes.
Réservations non honorées
Derrière cette mesure, un double objectif : optimiser la capacité d’accueil, mais aussi lutter contre les abus liés aux abonnements Media Distancia, mis en place en 2022. Ces titres de transport subventionnés ont en effet suscité un phénomène de réservation non honorée, des usagers bloquant des places qu’ils n’utilisent pas. Une première réponse avait été apportée par la Renfe, qui avait instauré une caution de 20 euros et suspendu les abonnements en cas de récidive.
Le ministre a par ailleurs réaffirmé sa position sur les contrôles de sécurité dans les gares espagnoles, qu’il juge excessifs. « En Europe, on monte dans un train à grande vitesse sans passer de contrôle », a-t-il rappelé, tout en reconnaissant que le contexte espagnol est particulier en raison des attentats du 11 mars 2004, perpétrés sur les trains de banlieue à Madrid.
