Les agriculteurs sont mobilisés aujourd’hui dans toute la France pour protester contre la politique agricole européenne. Ils n’ont pas réussi à bloquer le premier péage français après l’Espagne mais assurent que c’est partie remise.
« Il y aura des actions surprises avant Noël ». Les agriculteurs des Pyrénées-Orientales n’ont pas dit leur dernier mot. Arrivés au petit matin ce mercredi avec leurs tracteurs pour tenter de bloquer la barrière de péage de l’A9 au niveau du Boulou, voire d’investir l’autoroute, ils ont été retenus par les effectifs de gendarmerie sur place.
Comme lors des dernières mobilisations, les forces de l’ordre ont été déployées en nombre pour éviter tout blocage, notamment sur l’axe stratégique de l’autoroute à la frontière franco-espagnole. « La prochaine fois, on ne préviendra pas, il faut s’attendre à un retour de boomerang », a annoncé Philippe Maydat, président de la Coordination Rurale 66.
Les agriculteurs promettent ainsi des actions surprises avant le réveillon de Noël, mercredi prochain, alors que de nombreux expatriés prendront le chemin du retour pour les fêtes. « On met de l’huile sur le feu, a expliqué Philippe Maydat à nos confrères de la radio ICI Roussillon, tout est quadrillé par les gendarmes, donc on continue de mettre les cadavres dans le placard et la poussière sous le tapis, comme ça se passe depuis le début de cette crise« .
Les stations de ski des Pyrénées-Orientales sont également dans le viseur des manifestants, qui entendent poursuivre le mouvement ce week-end pour le début des vacances scolaires. « Le scénario de bloquer l’accès de nos stations de ski est 100 % possible et même fort probable. Nous, on ne bloque pas par plaisir car on a tous du travail sur nos exploitations, mais qu’est-ce qu’on peut faire pour se faire entendre ? Pour l’instant, nous avons affaire à un mur… »
La colère des agriculteurs
La campagne française lutte aujourd´hui pour sa survie. Les agriculteurs dénoncent notamment la stratégie de l’État face à la dermatose nodulaire contagieuse, une maladie virale affectant le bétail. En cause : une politique sanitaire jugée excessive, fondée sur l’abattage systématique de troupeaux entiers. Les professionnels du secteur estiment cette mesure économiquement dévastatrice, alors que des milliers d’animaux ont déjà été sacrifiés, fragilisant durablement la viabilité de nombreuses exploitations.
Mais la contestation n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans un mouvement européen de milliers d’agriculteurs convergeant aujourd’hui en tracteur vers Bruxelles pour s’opposer aux négociations en cours sur l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur.

Les exploitants redoutent une mise en concurrence directe avec des produits agricoles importés à bas coût, soumis à des normes sanitaires et environnementales jugées moins contraignantes, et donc une concurrence déloyale qui pourrait signer l’arrêt de mort d’un secteur déjà en sursis.