2025 a été un millésime exceptionnel pour Romain Fornell, le chef français étoilé de Barcelone. Reçu fin septembre à l’Élysée par Emmanuel Macron, aux côtés d’autres chefs comme Jérôme Bocuse, Fornell a pu évoquer les défis du secteur de la restauration. Quelques semaines plus tard, il recevait officiellement la Légion d’honneur par Manuel Valls à Barcelone. Ses restos, entre autres, le Caelys, l’Azul Rooftop Barceloneta et le Cafe Pablo du musée Picasso cartonnent. Romain ouvre les portes de son domicile pour partager les petits secrets des réveillons de la famille Fornell.
La famille de Romain Fornell en compagnie de Manuel Valls, lors de la remise de la légion d’honneur à l’Azul Rooftop
Lors de la remise de votre légion d’honneur, le 20 novembre dernier, à vos côtés on a vu vos filles Léa, Charlotte et votre fils Hugo. Le 24 décembre, comment le Chef laisse la place au papa ?
Le 24 décembre, le chef s’efface. À la maison, je suis avant tout papa. J’anticipe beaucoup : les foies gras sont préparés une semaine à l’avance. Le jour J, tout est prêt, et je peux vraiment profiter de ma famille.
Enfants franco-catalans-espagnols, épouse d’Ukraine, c’est un peu la zone internationale ce réveillon chez les Fornell ?
Il y a des influences franco-catalanes et espagnoles, mais surtout une même idée : une cuisine simple, généreuse, faite pour être partagée.
Repas classique ou menu revisité ?
Toujours une base très classique. Des terrines, du foie gras préparé à l’avance, du bon jambon ibérique. Des plats lisibles, rassurants.
Il y a un partage des tâches avec la famille ou vous cuisinez tout ?
Il y a un vrai partage : je m’occupe des plats principaux, mais comme beaucoup de préparations sont faites à l’avance, tout le monde peut participer sans stress.
Dressage de table sophistiqué ou esprit maison ?
Très maison. Beaucoup de plats en cocottes, posés au milieu de la table. Chacun se sert. On est loin du dressage de restaurant, et c’est exactement l’esprit de Noël.
Votre moment préféré du réveillon ?
Le moment où on s’assoit tous ensemble. Quand les cocottes arrivent sur la table, que tout est prêt, et qu’il n’y a plus qu’à partager.
Le plat vraiment festif ?
Ce sont surtout les produits. Les huîtres viennent de chez Kys ou de chez Joël Dupuch, le caviar de la Maison Prunier — pour moi, le meilleur caviar du monde. Avec un grand produit, inutile d’en faire trop.
Quelle est la différence principale entre élaborer un menu de restaurant et un menu de réveillon de famille ?
Au restaurant, on cherche la perfection. À la maison, on cherche le partage. Les cocottes au milieu de la table, ça change tout.
Les vins pour accompagner le réveillon ?
Des vins de Bourgogne, et aussi des vins du domaine de Panery. Et pour commencer, un champagne blanc de blancs de chez Forget-Brimont. Des vins droits, élégants, qui accompagnent la table sans la dominer.
Quel plat aimeriez-vous transmettre à vos enfants pour qu’ils le reproduisent à leur tour plus tard dans un réveillon ?
Des plats simples, en cocotte, qu’ils associeront à Noël. Pas une recette compliquée, mais un souvenir.
Est-ce qu’il vous arrive de tester de nouveaux concepts pour ta famille qu’ensuite vous déployez dans vos restos ?
Oui, souvent. Si un plat fonctionne en cocotte, posé au milieu de la table, s’il crée un moment, alors il est juste.
Une tendance de Noël inspirante… et une exagérée ?
Ce qui m’inspire, c’est le retour aux produits et à la simplicité. Ce qui est exagéré, c’est la surenchère technique. Noël, ce n’est pas une démonstration.
Un seul conseil pour un réveillon exceptionnel ?
Anticiper, ne pas se compliquer, et poser les plats au milieu de la table. Des cocottes, de beaux produits, de bons vins, et des gens qu’on aime autour.
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