Ada Colau sous une pluie de critiques après son rapprochement avec Manuel Valls

maire de Barcelone

Ada Colau reçoit une volée de bois vert pour accepter le soutien de Manuel Valls en vue d’effectuer un second mandat. 

« Tous les votes pour mon investiture sont les bienvenus ». En prononçant cette phrase hier dans une interview sur La Sexta,  Ada Colau se décomplexe encore un peu plus dans son objectif d’effectuer un second mandat grâce au soutien indispensable de Manuel Valls.

Samedi, les 41 conseillers municipaux de Barcelone se réuniront en séance plénière pour investir le nouveau maire de la ville. Selon le code électoral, la liste ayant reçu le plus de voix lors de l’élection gagne automatiquement la mairie. Logiquement c’est le vainqueur de l’élection, l’indépendantiste de gauche Ernest Maragall qui aurait dû recevoir le bâton de maire. La loi prévoit cependant qu’une majorité alternative puisse se former au Conseil municipal afin que la liste arrivée en tête au soir des élections ne remporte finalement pas la mairie. Dans le cas de Barcelone, il faut 21 conseillers municipaux pour obtenir une majorité alternative.

Ada Colau possède 10 élus et les socialistes 8. Ces deux forces sont prêtes à pactiser et possèdent donc un total de 18 élus. Les 5 élus du parti de Carles Puigdemont soutiennent  Ernest Maragall, et les 2 conseillers conservateurs du Partido Popular resteront dans l’opposition. C’est ici qu’intervient Manuel Valls. L’ancien Premier ministre a 6 conseillers municipaux et propose que 3 d’entre eux votent pour Ada Colau qui obtiendrait ainsi les 21 voix qui débloqueront son investiture et un second mandat.

Même si officiellement Manuel Valls ne demande rien en échange de son vote, offert pour faire barrage à l’indépendantisme, ce rapprochement passe mal. Manuel Valls, le représentant de la droite de Ciutadans qui permet à la gauche radicale de rester quatre ans de plus aux commandes de Barcelone, suscite une vague de critiques et protestations.

Critiques venues de la gauche

La critique la plus dure qu’a reçu Ada Colau vient de Yanis Varoufakis. L’ancien ministre grec de l’Économie, véritable référence de la gauche radicale dans le monde, est l’un des plus fervents soutiens de la leader d’En Comú. En 2015, il a aidé avec son aura médiatique à l’élection d’Ada Colau en faisant le voyage à Barcelone. Dans un message posté sur le réseau social Twitter,  Diem 25, le parti de Varoufakis, interpelle la maire de Barcelone : « Chère Ada Colau, vraiment, pourriez-vous recevoir le soutien de Manuel Valls? Le politicien pro-business, raciste, autoritaire et opportuniste qui a ruiné le Parti socialiste et a même endommagé le mot « Gauche » en France ??? S’il vous plaît ne tombez pas dans ce piège! « 

Les communistes des Pyrénées-Orientales, jusque ici très proches d’Ada Colau, font également part de leur déception.

ada colau maire de barceloneL’écrivaine et journaliste Pilar Rahola, de son côté, accuse Ada Colau de profiter du « harcèlement » que fait subir le parti socialiste aux indépendantistes pour devenir maire.

Ferreres, le Plantu catalan, est à l’origine d’une vignette devenue virale où, sous le crayon du caricaturiste, les capitalistes manifestent dans la rue pour qu’Ada Colau soit la prochaine maire de Barcelone.

ada colau manuel valls

Anciennes déclarations

Le pure player Nació Digital a ressorti une interview d’Ada Colau enregistrée pendant la campagne électorale. On y voit le directeur de la rédaction demander à plusieurs reprises à Ada Colau si elle pourrait accepter les votes de Manuel Valls pour diriger la mairie de Barcelone. Incrédule et se montrant surprise par la question, Colau affirme que jamais elle ne « montera d’opération étrange avec la droite et Manuel Valls ». 

Par ailleurs, depuis quelques jours, les déclarations d’Ada Colau et de ses amis prononcées contre Manuel Valls refont surface sur les réseaux sociaux. Pour les adjoints au maire d’Ada Colau, Manuel Valls est un raciste et un xénophobe. L’adjointe au transport Janet Sanz, qui dirige actuellement les négociations pour l’investiture de Colau, critiquait en 2014 les socialistes catalans qui avaient participé à un meeting avec Manuel Valls qui est « la référence des politiques d’austérité et du racisme en France » « Dis-moi avec qui tu traînes et je te dirai que tu es » analysait alors Janet Sanz.

Le premier adjoint d’Ada Colau en 2018, quand Manuel Valls est arrivé à Barcelone, se désolait que l’ancien Premier ministre français expulsa Leonarda Dibrani une jeune fille gitane de 15 ans.

 

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