Peggy-Laure Bernard : « A 41 ans, j’atterris par hasard à Barcelone et repars de zéro »

medecin français à Barcelone

Photos AC/Equinox à Wojo Poblenou

« La Rencontre » la nouvelle chronique d’Equinox donne la parole aux Français de Barcelone.

Après une brillante carrière de banquière, Peggy-Laure Bernard décide de quitter la France en 2016 et rejoint la ville de Barcelone. Son arrivée dans la capitale catalane marque le début de sa renaissance. Elle devient coach en développement personnel, mais aussi auteure. Son premier roman « Avouez que vous n’êtes pas normale ! » transmet un message plein d’espoir aux personnes à la recherche d’un monde plus bienveillant. 

Que faisiez-vous avant de vivre à Barcelone ?

J’ai vécu 25 ans à Nice. J’y ai fait mes études, je me suis mariée et j’ai eu un enfant. Côté professionnel, j’ai eu une jolie carrière de banquière.

Pourquoi avoir ensuite choisi la ville de Barcelone ?

Mon expérience à la banque s’est terminée d’une drôle de manière. J’ai eu recours à la justice française, mais cet épisode a remis en question ma perception de ce processus institutionnel. Cette histoire m’a aussi fait perdre la garde mon fils. J’ai alors ressenti le besoin de vivre ailleurs. Je ne pensais pas spécialement à Barcelone, je souhaitais simplement quitter la France. Comme l’une de mes amies d’enfance était catalane et avait envie de retrouver ses terres, je lui ai exposé mon idée de monter un café sociétal à Barcelone. Elle était enthousiaste, alors pendant un an, on a travaillé ensemble. On a effectué de nombreux déplacements à Barcelone pour repérer des endroits potentiels pour notre projet. Mais quand je suis arrivée ici en 2016, mon amie, elle, n’est jamais venue. A 41 ans, je me suis retrouvée dans cette ville sans parler la langue, sans famille, sans ami. Mon entourage m’a conseillé de revenir en France, mais j’ai refusé. Je voulais voir ce qu’était la vie d’immigré.

Comment s’est passée votre intégration à Barcelone ?

Sur le plan social et économique, j’ai trouvé un emploi au bout de deux mois dans un call-center. J’ai fait la connaissance d’autres Français salariés dans les centres d’appels. En 6 mois, j’étais établie en Espagne. En revanche, humainement, cela a été quelque chose de plus compliqué. Je n’ai pas rencontré beaucoup de gens en dehors du travail dans un premier temps, et je me suis rendue compte d’une chose : quand on est une femme célibataire avec un enfant, mais qu’on n’en a pas la garde, c’est mal vu. Cela pose problème. J’ai mis un moment avant de l’accepter.

Vous avez également écrit votre livre à Barcelone, pourquoi cette démarche ?

Cela a d’abord été un défi créatif. Je me suis challengée.  L’idée de l’autobiographie était aussi libératrice. J’ai écrit ce livre avec une authenticité profonde. Pour expliquer ce qui m’était arrivé, je me suis mise à nue. Cela m’a permis de surpasser mon expérience passée qui m’a coûté la garde de mon enfant. D’ailleurs, le livre s’adresse à mon fils. Ce sont des lettres que j’aurais aimé lui envoyer.

Avec l’écriture de ce roman, je me suis aussi rendu compte que, paradoxalement, mon expérience avec la justice a été ma plus grande richesse. Je les remercie de m’avoir poussée, aussi brutalement, dans mes derniers retranchements.

Comment avez-vous poursuivi votre carrière professionnelle ?

Après ma carrière de banquière, j’ai passé des certifications en coaching en France. J’ai donc acquis une petite expérience dans ce domaine. Mais en arrivant en Espagne, comme je ne parlais pas la langue, j’ai laissé tomber. Puis j’ai rencontré la Société Générale Française de la Bienfaisance à Barcelone qui a une action très proche du consulat français. Des personnes du comité social ont lu mon livre. On a échangé et grâce à eux, j’ai pu reprendre le coaching au début de l’année 2020, dans le cadre d’une activité de cette association.

Qu’espérez-vous apporter aux gens qui vous sollicitent ?

Le coaching pour moi est une source d’émerveillement permanent. Quand je vois les gens, je suis instinctivement connectée à ce qu’il y a de plus beau chez eux. Même s’ils traversent une période compliquée, il y a toujours un potentiel que l’on peut exploiter. On part dessus et on essaie ensuite de trouver des solutions. J’ai aussi compris qu’il n’y avait pas que les aspects pratico-pratiques ou purement analytiques. Je travaille avec l’énergie. L’une des plus belles dimensions d’un être humain est son énergie. Quand on comprend comment elle supervise ce qu’il se passe dans notre cerveau et ce qui se passe dans nos émotions, notre rapport au monde n’est plus jamais pareil. Je vois le changement de mes clients et ils le mesurent eux-mêmes sur des choses qui se manifestent merveilleusement dans leur vie. Aujourd’hui, je m’éclate complètement dans le coaching.

Comment voyez-vous votre avenir à Barcelone ? 

Je ne sais pas encore. Je me sens bien ici. J’exerce une activité qui me plaît et elle se développe. Tant qu’il y a de l’expérience ici pour moi, je reste là. En tout cas, une chose est sûre, je ne veux pas retourner vivre en France.

Quel est votre lieu préféré de Barcelone ?

Je n’ai pas vraiment d’endroit favori. Je vis dans la capitale catalane depuis 2016, vers la Plaça Espanya. J’ai de la chance de vivre dans un quartier qui me plaît beaucoup. J’adore la ville de Barcelone dans son ensemble tout simplement. 

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